🇨🇲 Présidentielle 2025 au Cameroun : Une élection sous haute tension et un nouvel espoir pour l’opposition ?
📌 1. Une dynamique électorale inédite depuis 1992
Depuis les années 1990, les élections présidentielles au Cameroun ont été marquées par une forte prédominance du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), souvent accusé de fraudes, de manipulations du fichier électoral, et de maintien du pouvoir à travers une forme d’immobilisme institutionnalisé. Toutefois, le contexte de 2025 marque un tournant historique :
Plus de 8 millions d’inscrits sur les listes électorales, un chiffre jamais atteint auparavant. Ce bond spectaculaire dans l’enrôlement des électeurs traduit une soif de changement, notamment chez les jeunes et les primo-votants.
Dans le passé, la faiblesse de la participation électorale (moins de 3 millions de votants effectifs) a facilité les pratiques de fraude : bourrage d’urnes, transhumance d’électeurs, intimidations diverses. En 2025, l’afflux massif des électeurs risque de déstabiliser ces mécanismes rodés.
🧩 Une opposition plus enracinée localement, même si désunie nationalement
Contrairement aux discours habituels sur la nécessité de l’union de l’opposition, la vraie bataille semble se situer aujourd’hui sur le terrain local, dans la capacité à couvrir le territoire et à sécuriser les votes dans les bureaux.
Le Septentrion, jadis bastion du RDPC, est désormais partagé entre deux partis alliés(UNDP,FSNC), limitant la domination électorale historique du pouvoir.
Dans l’Est, une partie de l’UNDP se désolidarise du RDPC et administre déjà des communes, preuve d’un basculement progressif.
Dans le Centre, notamment la Lékié et le Nyong-et-Kellé, des figures locales charismatiques et jeunes émergent comme catalyseurs d’un vote protestataire.
Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, malgré les blessures encore fraîches de la crise anglophone, retrouvent une certaine stabilité. Des candidatures locales crédibles(Hon.Joshua Osih, Maître Akere Muna)pourraient mobiliser un électorat longtemps tenu à l’écart du processus démocratique.Cette configuration territoriale offre à l’opposition, non pas une « union au sommet », mais une toile d’araignée bien tissée à la base, capable de limiter les fraudes et protéger les suffrages.
🧠 Une bataille de stratégies, plus que de slogans
L’élément déterminant ne sera pas le nombre de candidats de l’opposition, mais leur capacité à mobiliser, convaincre et sécuriser les voix. Le RDPC, bien que toujours puissant, ne partira pas en terrain conquis :
Son socle électoral est effrité, contesté et concurrencé dans presque toutes les régions du pays.
Le discours du « grand rassemblement » ne convainc plus une jeunesse massivement diplômée, frustrée, et connectée.
Les réseaux d’achat de conscience et de manipulation électorale ne pourront pas facilement résister à un maillage bien organisé par l’opposition locale.La vraie question devient donc : l’opposition saura-t-elle protéger les votes, occuper le terrain électoral et proposer des alternatives crédibles dans chaque région ?
⚠️ 4. Le risque d’une récupération ou d’un effritement final
Malgré tous ces signaux positifs, plusieurs risques majeurs demeurent :
La division médiatique et idéologique de l’opposition pourrait brouiller les messages forts, surtout en zone urbaine.
Les fraudes administratives (annulation ciblée de procès-verbaux, transfert non autorisé d’électeurs, disqualification de candidats) pourraient réapparaître.
Enfin, la tentation pour certains leaders de se rallier au RDPC au dernier moment pourrait semer la confusion et casser la dynamique.
🎯 Une présidentielle à haut potentiel de basculement, mais sous conditions
L’élection présidentielle de 2025 s’annonce comme la plus disputée depuis celle de 1992. Le contexte sociopolitique, la mobilisation électorale et la répartition territoriale des forces offrent une fenêtre historique pour un changement démocratique réel.
Mais ce changement ne surviendra ni par la magie d’une union de façade, ni par le simple rejet du pouvoir en place. Il dépendra de :
la présence massive et organisée des représentants de l’opposition dans chaque bureau de vote,
la vigilance citoyenne pendant toute la chaîne électorale (du vote à la publication des résultats),
et surtout, de la capacité à transformer la colère populaire en stratégie électorale efficace.
Une surprise est possible. Mais elle se construit, elle ne se décrète pas.
Victor Esso Tiki


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