Algérie : Rachid Hachichi prend la tête de Sonatrach (Petro-Gazier)

Rachid Hachichi a été nommé PDG de la compagnie pétrolière, en remplacement de Toufik Hakkar, limogé par l’exécutif algérien. 

Première entreprise du continent par le chiffre d’affaires (34,3 milliards de dollars en 2021), le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach a un nouveau dirigeant. Dans un communiqué publié le 2 octobre, le ministère de l’Énergie et des Mines a annoncé la nomination de Rachid Hachichi au poste de PDG du groupe pétro-gazier public, en remplacement de Toufik Hakkar, limogé plus tôt par le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Insuffler un nouvel élan 

Présent au siège de Sonatrach, lors de la cérémonie d’accueil du nouveau patron de la société, le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab a salué le « riche » parcours de Rachid Hachichi au sein du groupe, celui-ci ayant de fait déjà occupé le poste de PDG de Sonatrach, d’avril à novembre 2019, en remplacement d’Abdelmoumen Ould Kaddour, qui avait été limogé peu après la chute de l’ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika. Commentant cette arrivée à la tête de la société pétrolière d’État, le ministre a souligné que « ce changement opéré à la tête de l’un des principaux établissements nationaux [venait] insuffler un nouvel élan au groupe, eu égard aux défis de l’heure ».

Mais au-delà de la nomination de Rachid Hachichi, ce sont surtout les causes du départ de son prédécesseur, Toufik Hakkar, qui nourrissent les spéculations, les raisons du limogeage n’ayant pas été précisées. Mastodonte combinant les activités d’exploration, de production, de raffinage et de transport du pétrole et du gaz, la Sonatrach a connu moult scandales financiers au cours des dernières années, l’ancien PDG Ould Kaddour ayant notamment été condamné en novembre 2022, à 15 ans de prison dans l’affaire du rachat, en 2018, de la raffinerie Augusta, en Italie, pour un montant de 2,1 milliards de dollars. Toufik Hakkar avait pour sa part pris la suite, en février 2020, de Kamel-Eddine Chikhi, limogé après moins d’un trimestre à la tête du groupe pétrolier. Au vu du poids relatif de l’entreprise dans l’économie nationale (60 % du budget de l’État et 90 % de ses recettes à l’exportation), la gestion effective de celle-ci est de fait, cruciale pour les autorités algériennes.

Une forte instabilité au sommet de l’entreprise 

Rachid Hachichi est quant à lui le 13e dirigeant de la société depuis 1999, signe d’une forte instabilité au sommet du groupe. Il n’empêche, avec des réserves d’or noir estimées à 10 milliards de barils, la Sonatrach demeure plus que jamais un acteur majeur des hydrocarbures à l’échelle internationale. Une configuration encore renforcée avec le conflit russo-ukrainien, qui a permis à l’entreprise de renforcer sensiblement sa production gazière et ses exportations vers le Vieux Continent, son premier client.

Victor Esso Tiki