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ÉCONOMIE MINIÈRE DU CAMEROUN : POUR UN MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PROJETS MINIERS À CAPITALISER

1-Cas d’école du développement durable
Les projets miniers du Cameroun sont un exemple de développement durable qui nécessite une réflexion dans le cadre des conventions minières. En effet, le principe fondamental est de profiter de cette richesse pour satisfaire le bien être des générations actuelles et de préserver celui des générations futures. Sinon, toute la chaîne de valeur des produits miniers sera au profit des firmes multinationales signataires. C’est un levier de notre émergence économique. Ils représenteraient en moyenne toute proportion gardée les 20% de notre PIB d’ici 2030. Il faut donc une gouvernance minière appropriée pour ce bien particulier dont le Cameroun a un avantage comparatif.

*2-La natures des politiques publiques des conventions minières*

Le Cameroun a près de 06 piliers sur lesquels il peut s’appuyer pour déclencher sa dynamique d’émergence économique :
-Le pilier minier
-Le pilier Pétrolier
-Le pilier agricole
-Le pilier industriel
-Le pilier gazier
-Le pilier énergétique

Tous ces piliers s’inscrivent dans la problématique du développement durable, c’est le cas des produits miniers qui peuvent produit en moyenne 3000 milliards de FCFA par an dans le moyen et long terme. Mais, à l’analyse de la nature des contrats miniers et les négociations en cours, il y ‘a lieu de se questionner.

La convention minière signée le 30 Juillet 2024 avec CAMALCO SA sur l’exploitation de la bauxite de Minim Martap démontre d’une politique libérale moins prudente pour l’exploitation de l’alumine pour une durée de vie de la première phase de 20 ans. C’est loin du développement durable. Les termes de la convention flattent sur les indicateurs statistiques alors même qu’on serait plus gagnant dans la nationalisation de la production minière. Lorsque vous avez :10% des parts gratuites de l’Etat ; une taxe ad valorem au taux de 3% de la valeur marchande ; un partage de production au taux de 5% du produit marchand ; un fonds de développement du secteur minier au taux de 1 % du chiffre d’affaires hors taxe ; un Compte spécial de développement des capacités au taux de 1 % du chiffre d’affaires hors taxe ; des droits de concession domaniale fixés à 100 000 FCFA/Km2/an ; de la taxe à l’exportation au taux de 2% ; de l’ouverture du capital de la société de projet à hauteur de dix pour cent (10%) aux nationaux ; un pas de porte ou bonus de signature d’un milliard de FCFA que Camalco devra verser à l’Etat Camerounais.

À la fin quand on fait une analyse prospective de la part brute de l’Etat dans une telle convention, il aura en valeur relative une part de l’Etat qui sera de 20% en moyenne pour une période de 20ans, c’est moins pertinent en matière de développement durable. C’est l’inverse qui devrait être autrement dit les 80% que l’État doit chercher dans les projets. La majorité de ces contrats sont dans cette mouvance. C’est le revers de notre code minier avec des négociations mal ficellées qui nécessitent une réflexion.

*3-Pour un modèle standard de souveraineté des projets miniers.*

*-Le principe minier du  » _Cameroun d’abord_ »*
Il y’a des des richesses qui doivent être gérées au sens du développement durable. C’est le cas de nos richesses minières. Ainsi, les politiques publiques doivent partir du principe économique de l’homo économicus pour que nous ne soyons perdants à long terme.

*-Developper une ingénierie financière pour lever les fonds*
Les projets miniers sont un cas de projets productifs où on peut s’endetter même par emprunt obligataire auprès des marchés financiers pour nationaliser la production, investir et rembourser dans le court et moyen terme.

*-Pour un modèle protectionniste pro-affaire*
Dans ce modèle, l’État aura 80% des investissements et les investisseurs nationaux 15%, et les étrangers 5%.
Il faut également nationaliser ces permis en développant une ingénieurie financière pour lever les fonds pour que l’État soit actionnaire majoritaire à 95% sinon ce sera du gâchis… »

*-Pour un code minier de développement durable*
Les 5% représentants la part des étrangers doit être conditionné par le recrutement du capital humain camerounais à des emplois et postes stratégiques de la firme à 90% de l’organigramme.

Dr ONGUENE ATEBA
-Economiste et logisticien des transports

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