Dans un secteur encore dominé par les hommes en Afrique, ces femmes architectes ont émergé grâce notamment à leur créativité exceptionnelle ainsi qu’à leur sens de l’innovation et du management qui leur permet de diriger leurs propres Cabinets d’architecture. Zoom sur ces pionnières qui contribuent à redéfinir l’architecture urbaine sur le continent.
Fatoumata Barry, Première femme architecte de la République de Guinée
Née à Mamou (Nord-Est de Conakry), le 23 septembre 1954, Fatoumata Barry est la fondatrice du cabinet Archi Plus et l’ancienne Présidente de l’Ordre National des Architectes de Guinée, fonction qu’elle a exercée de 2016 à 2018. Le Cabinet Archi plus est opérationnel depuis 2013, avec une équipe professionnelle composée d’architectes, d’ingénieurs et de quelques stagiaires. Archi Plus conçoit plusieurs projets d’architecture ou d’urbanisme, réalise des aménagements de zone et suit la réalisation pour que les plans conçus par le Cabinet soient respectés.
Fatoumata Barry a étudié l’architecture à la Havane pendant 5 ans, grâce à une bourse du gouvernement cubain. Elle est revenue en Guinée en 1979, devenant la première femme architecte de Guinée. Par la suite, elle a travaillé au ministère de l’urbanisme et de l’habitat, où elle a été, tour à tour, directrice de la division urbanisme opérationnel et espace vert, directrice nationale adjointe de l’architecture et de la construction, conseillère en économie urbaine auprès du ministre de l’époque et inspectrice générale adjointe. Elle a aussi été membre du Conseil national de transition de Guinée, de 2010 à 2013, pour le compte de la société civile, en tant que membre de l’ordre des architectes. Elle a aussi fait partie de la commission constitutionnelle, qui s’est occupée de la révision de la Constitution de Guinée. A partir de 2013, elle a pris l’option de se lancer dans entrepreneuriat.
Fatoumata Barry est membre de l’association des femmes ingénieurs de Guinée, composée de femmes évoluant dans la communication, les travaux publics ,le Génie-civile bâtiment l’architecture.
Nana Akua Birmeh, créatrice du premier Cabinet d’architecture dirigé par des femmes au Ghana
Elle est la fondatrice et CEO de Arch Xenus (AX), le premier et la plus grande entreprise d’architecture gérée par des femmes au Ghana. Le Cabinet, fondé en 2011, a réalisé certains des plus grands projets architecturaux au Ghana. En 2017, ArchXenus a conçu 53 projets avec un budget total d’environ 140 millions de dollars.
Nana Akua Birmeh est née et a grandi à Kumasi, au Ghana. Elle a d’abord été diplômée en arts visuels et communication graphique, avant d’obtenir son diplôme en architecture à l’université Kwame Nkrumah des sciences et des technologies au Ghana.
Mariée et mère de quatre enfants, elle et son équipe ont créé un environnement de travail qui favorise l’équilibre, en particulier pour les parents. Avec un effectif majoritairement féminin, les mères peuvent allaiter pendant leur travail, avec des dispositions pour que les nounous travaillent dans la crèche spécialement conçue au sein du Cabinet. En outre, il existe également une zone où les enfants plus âgés peuvent faire leurs devoirs après l’école. Un Cabinet entièrement géré par des femmes et adapté pour les enfants.
Hayatte Abderahim Ndiaye, Première femme architecte du Tchad
Le 6 juillet 2019, elle a été élue présidente de l’Ordre national des architectes du Tchad (ONAT), la première femme à occuper ce poste dans le pays. Hayatte Abderahim Ndiaye est diplômée de l’Institut supérieur d’architecture Victor Horta de Bruxelles (Belgique), Elle justifie de 14 années d’expérience professionnelle et défend une architecture durable et adaptées aux réalités climatiques et environnementales. Hayatte Abderahim Ndiaye a ainsi initié la première journée de l’habitat durable au Sahel, en avril 2018.
Olajumoke Adenowo, la « Starchitecte » du Nigeria
Reconnue comme la plus grande architecte du Nigeria, elle est la lauréate de plusieurs prix nationaux et internationaux. Admise à l’Université d’Ife pour étudier l’architecture à l’âge de 14 ans, elle obtient, à 19 ans, un Baccalauréat universitaire et, par la suite, un Master of Science (MSc) en architecture, avec distinction, réalisant des performances académiques qui constituent un record dans l’histoire de cette université. Pendant ses études universitaires , elle a remporté plusieurs prix du corps professoral pour son travail académique. C’est ainsi qu’en 1991, Olajumoke Adenowo a été incluse dans la section «Who will be who in the 21st century » (section des jeunes performants) du Centre biographique international de Cambridge, en Angleterre. Elle est diplômée d’un certain nombre d’institutions prestigieuses, notamment le programme des CEO de la Lagos Business School (2002) et l’IESE Business School, Université de Navarre, Barcelone, Espagne (2005).
Jeune architecte brillante à l’époque, alors qu’elle était employée dans le Cabinet « Femi Majekodunmi Associates », Olajumoke Adenowo a conçu les plans du ministère fédéral des finances du Nigeria, dans la capitale Abuja. En 1994, elle a fondé « AD Consulting », sa propre firme d’architecture et d’architecture d’intérieur, multi-primée au niveau international et reconnue comme la firme pionnière de l’architecture d’intérieur au Nigeria. AD Consulting, fournit des services de design d’intérieur et d’architecture sur mesure à une clientèle avertie. Le Cabinet a exécuté la conception et supervisé la construction de plusieurs projets exceptionnels pour le gouvernement fédéral nigérian et plusieurs États, des entreprises multinationales et des particuliers. En 2012 et 2013, AD Consulting était le seul cabinet d’architecture nigérian recommandé par la Chambre de commerce britannique pour les services d’architecture au Nigéria. Les travaux réalisés par AD Consulting ont été publiés dans des publications internationales aux côtés de certains des plus grands cabinets d’architectes au monde.
Parallèlement à la création d’AD Consulting, Olajumoke Adenowo a également fondé et dirigé Advantage Energy, une société de services pétroliers et gaziers ainsi que Awesome Treasures, une fondation philanthropique intercontinentale, créée en 1999 et reconnue par les Nations Unies et faisant partie de la plateforme de philanthropie familiale de la Fondation Edmond de Rothschild avec pour mission d’élever 1000 leaders, « Leading by Design » d’ici 2030.
En 2019, Olajumoke Adenowo a été nommée professeure invitée à la Technische Universitat Munchen (TUM) en Allemagne. Elle a été honorée en tant que lauréate et chercheuse invitée à la chaire de théorie, histoire de l’architecture et art et design du département d’architecture de l’université.
Olajumoke Adenowo est également une conférencière très sollicitée lors de sommets et de conférences, notamment à la Harvard Business School (African Business Club), le WIMBIZ, la série Inspiring Woman Businessday et les églises . Elle anime sa propre émission radiophonique syndiquée « Voice of Change on Leadership » et est l’auteur de plusieurs livres, dont le très apprécié «Lifespring the Mothers», « Prayer Manual »,« Designed for Marriage »et plein d’autres.
Elle a siégé et siège toujours au conseil d’administration de plusieurs entreprises, institutions et initiatives sociales; le Board of Fountain Holdings Limited, le National Think Tank, le Ekiti State Economic Council, le Board of Governors de la prestigieuse British School of Lome, entre autres.
Olajumoke Adenowo est mariée et mère de deux fils.
Emma Miloyo, première femme diplômée en architecture de l’université d’agriculture et de technologie Jomo Kenyatta (Kenya)
Architecte, femme d’affaires et éducatrice, Emma Miloyo est la première femme diplômée en architecture de l’université d’agriculture et de technologie Jomo Kenyatta (Kenya) avec un baccalauréat spécialisé en architecture, obtenu en 2006. Elle est aussi, actuellement, la première femme présidente de l’Architectural Association of Kenya (AAK), dont elle a occupé, auparavant, le poste de vice-présidente, élue en 2015. En 2007, elle a co-fondé, avec son mari (Et ancien collègue d’université), le Cabinet « Design Source », spécialisé dans les projets hôteliers, commerciaux et énergétiques à travers l’Afrique de l’Est. Basé à Nairobi, le Cabinet dispose également d’un bureau à Mombasa «Chez Design Source, nous travaillons sur le principe que l’architecture n’est pas seulement un abri, mais qu’elle doit inspirer et susciter l’émotion. Nous faisons un effort supplémentaire pour réfléchir à la manière dont nos bâtiments interagissent avec l’utilisateur final et son contexte. Nos bâtiments ne doivent pas être simplement des bâtiments, ils doivent faire se retourner les gens pour un second coup d’œil », explique Emma Miloyo. Son cabinet a réalisé à ce jour plusieurs projets à grande échelle, au Kenya, en Afrique du Sud, au Nigeria et en Tanzanie. Certains des bâtiments de haut niveau sur lesquels ils ont travaillé au Kenya comprennent le K-Rep Center, Delta Towers Upper Hill et Timau Plaza.
Emma Miloyo est aussi la co-fondatrice de Kiota School, une école pour enfants. Elle souhaite inciter les jeunes femmes à voir l’architecture comme une option de carrière viable.
Emma Miloyo a toujours été une femme occupée. Après le lycée, elle a enseigné dans une école en dispensant des cours dans les classes ainsi que des cours de natation et de basket-ball. Même quand elle a intégré l’université, elle donnait des cours à mi-temps.
En effet, au-delà de son succès personnel, en tant que grande championne de l’égalité des genres, Emma Miloyo affirme que son ambition de toujours est d’inspirer les jeunes femmes et de les aider à briser le plafond de verre, en particulier dans les secteurs dominés par les hommes. «Prendre une position de leadership signifiait que je permettais à la prochaine génération de femmes de passer plus facilement au niveau suivant. Je voulais qu’elles voient que c’est possible parce que parfois les gens ont juste besoin de le voir pour pouvoir le croire. Vous ne pouvez pas sous-estimer la valeur du rôle model», a-t-elle déclaré au cours d’une interview.
Emma Miloyo siège à de nombreux conseils d’architecture et comités philanthropiques, notamment Konza City et une fiducie qui fournit des fonds et des conseils de carrière aux filles de son ancien lycée.
Dalia Sadany, figure majeure de l’architecture en Egypte
Dalia Sadany est une architecte et designer primée, originaire d’Alexandrie, en Égypte, où elle est née. En 2014, elle a été élue présidente de l’Association internationale des designers (IAD), dont le siège est à Côme en Italie. Elle est la fondatrice et CEO de Dalia Sadany Dezines LP, Cabinet d’architecture et de design multidisciplinaire qu’elle a créé en 2006, remportant, par la suite, 11 prix en 4 ans, dans les domaines de l’architecture, du design d’intérieur, de l’urbanisme, de l’aménagement paysager, des structures de bâtiments, du mobilier public, du design futuriste, de l’artisanat et des produits d’éclairage. Cinq des designs gagnants ont été inspirés par son héritage égyptien. Ses créations préférées ayant reçu la couverture médiatique la plus significative étaient le projet de rénovation urbaine de la place Tahrir. En 2014, elle s’est classée 12e au World Designer, le premier concours de design au monde.
Récipiendaire de nombreux prix, elle a reçu, en juin 2019, le «Golden Award» du concours international «A’Design Award & Competition» en Italie pour son récent projet, le Cyber Security Hall Museum, situé au Campus grec au Caire. Le musée incarne la dernière découverte qu’elle a faite sur les anciens Égyptiens, à savoir qu’ils ont été les premiers à avoir l’idée de la sécurité des connaissances et des moyens de protéger les informations, connus aujourd’hui sous le nom de sécurité informatique ou Cybersécurité.
Le «A’ Design Award & Competition »est l’un des plus grands concours annuels de design au monde qui récompense les meilleurs designers, architectes et entreprises de design du monde entier; un grand nombre de près de 13 000 designers s’affrontent dans plus de 105 domaines du design du monde entier.
Dalia Sadany est spécialisée dans la conception de bureaux d’affaires et la conception de produits personnalisés avec des projets en Égypte, aux Émirats arabes unis et en Arabie Saoudite. Elle a également créé #AsdaAssociation, le premier centre de design à but non lucratif en Égypte, chargé de développer plusieurs initiatives culturelles comme la Biennale du design du Caire; Future of Young Egyptians (FYE); Face of Egypt; and Egypt Educational Design Initiative.
Fondé en 2013 par Dalia Sadany, Future of Young Egyptians fournit des conseils en matière de développement de carrière aux étudiants de premier cycle en architecture et en design. Elle a donné des conférences à plus de 5 000 étudiants des universités d’Alexandrie et de Port-Saïd dans le cadre de cette initiative. Elle a également fondé l’initiative Building the New Egypt visant à sensibiliser l’opinion à l’importance du design dans l’amélioration de la société et à développer des projets qui contribuent à l’amélioration du paysage de la conception architecturale en Égypte.
Avant de créer son Cabinet, Dalia Sadany a travaillé pour un cabinet d’architecture de premier plan avant de diriger le département technique de l’un des plus grands promoteurs immobiliers en Égypte et au Moyen-Orient, travaillant notamment sur des projets hôteliers de luxe.
Danièle Diwouta Kotto, Architecte pionnière au Cameroun.
Née au Cameroun, Danièle Diwouta-Kotto est diplômée en architecture DPLG (Diplôme d’architecte diplômé par le gouvernement) en 1986 en France, à l’école d’architecture Paris-Villemin. Reconnue comme l’une des pionnières de l’architecture urbaine au Cameroun, elle a créé le Cabinet d’architecture DIWOUTA à Douala en 1990. Le Cabinet accompagne ses clients dans la concrétisation de leurs projets : conseils, qualité créatives des études architecturales, suivi des travaux, maîtrise des coûts et délais. Le Cabinet réalise ses projets majoritairement au Cameroun ainsi que dans d’autres pays d’Afrique sub-saharienne dans tous les secteurs de constructions neuves et réhabilitations : tertiaire , industriel et équipements, culturels, médico-sociaux , scolaires, sportifs, publics, hôtellerie, Habitat, collectif et individuel.
Parmi les réalisations les plus remarquables de Danièle Diwouta-Kotto et de son Cabinet figurent le siège central de la banque SCB à Douala, qui était à l’origine un ancien hôtel allemand de 1910 dont Danièle Diwoutta-Kotto a imaginé une continuité entre les bâtiments de différentes époques ; les bureaux Victoria à Douala dont la façade historique a été conservée lors de la réhabilitation et le projet de l’African Cultural Village en Ethiopie. Par ailleurs, indique le site du Cabinet, dans le cadre d’une édition du Salon urbain de Douala, organisé par Doual’Art, Danièle Diwouta-Kotto avait réalisé un pavillon abritant une pompe à eau dans un quartier déshérité de la capitale économique camerounaise. Cet espace, pensé en interaction avec le quartier, est rapidement devenu un véritable lieu de rencontre pour ses habitants.
Une autre réalisation de Danièle Diwouta-Kotto, explique-t-on, est le projet d’Open Air Biblibiothek à Edéa au Cameroun, qui consiste en un jardin de 1600m2 imaginé en bibliothèque culturelle à ciel ouvert.
Danièle Diwoutta-Kotto est membre de membre de l’Ordre national des architectes du Cameroun (ONAC).
Maliam Mdoko, première femme présidente de l’Institut des architectes du Malawi
Elle est actuellement présidente de l’Institut des architectes du Malawi (MIA), la première femme à occuper ce poste dans le pays. Maliam Mdoko considère que l’architecture est plus qu’un métier, c’est une vocation. Elle est directrice de projets au Press Trust, la plus grande institution caritative locale du Malawi qui travaille sur des bâtiments dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de la protection sociale et du logement. Elle est aussi directrice non exécutive de Kang’ombe Investments Limited.
Maliam Mdoko a débuté sa carrière en 2001, en rejoignant le Cabinet Kanjere and Associates, où elle a travaillé pendant environ 10 ans. Elle a rejoint le Cabinet en tant que stagiaire et plus tard comme architecte, après avoir obtenu son diplôme en architecture. Elle a travaillé sur un certain nombre de projets et maîtrisé la conception architecturale et l’administration générale des contrats / gestion de projet. Elle a aussi assumé des rôles de leadership sur la plupart des projets. En 2010, Maliam Mdoko a rejoint Press Trust en tant que chargée de projets et en 2014, elle a été promue au poste de chef de projets qu’elle occupe jusqu’aujourd’hui.
Dans un domaine encore dominé par les hommes, Maliam Mdoko encourage les jeunes femmes à intégrer le secteur de l’architecture qu’elle considère comme la profession la plus gratifiante en termes de créativité, d’innovation et de leadership. «Il n’y a jamais de moment ennuyeux pour un architecte. Je crois que les femmes sont naturellement de bonnes planificatrices. Ainsi, il devrait être facile et intéressant pour une femme d’être architecte », a fait savoir Maliam Ndoko au cours d’une interview, même si elle-même n’a pas toujours rêvé de devenir architecte. «J’ai toujours voulu être médecin ou ingénieur hydrologue malgré le désir de mon père d’étudier la comptabilité. Quand j’ai été sélectionné pour étudier l’architecture à l’École polytechnique, j’ai essayé de changer et de rejoindre l’ingénierie, malheureusement je n’ai pas réussi. J’ai détesté les longues heures passées dans le studio de design. Mais après ma première année, je suis devenue tellement absorbée par l’architecture et je n’ai jamais regardé en arrière. Et je ne le regrette pas ».
Akuto Akpedze Rolande Konou, 33 ans, l’innovante architecte togolaise
La jeune architecte-urbaniste est la fondatrice et CEO du Cabinet d’études et d’architecture AXE DURABLE Sarl, qui utilise les techniques durable, écologique et bioclimatique à ses projets.
Akuto Akpedze Rolande KONOU est détentrice d’un diplôme d’école inter-états d’architecture et d’urbanisme ((DEIAU), obtenu à l’École africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme à Lomé, au Togo. Elle est membre de l’Ordre national des architectes du Togo (ONAT). Après avoir travaillé pour plusieurs entreprises, elle a créé AXE DURABLE Sarl, Cabinet d’études et de réalisations d’architectes, d’urbanistes et de gestionnaires urbains, de génies civiles et de métiers connexes.
Auteure de grands ouvrages au Togo, son projet de fin d’études demeure l’un de ses projets de référence, car il est le résultat d’une longue recherche, autour des questions du développement local durable dans l’architecture et l’urbanisme. Intitulé,« articuler patrimoine local et développement urbain »: Un pôle de compétence touristique autour du Mont Kloto à Kpalimé – TOGO », le projet a permis à la jeune architecte d’effectuer une présentation publique lors des journées nationales de la commune togolaise organisées à Lomé par l’Union des Communes du Togo. Un projet qui questionne les possibilités d’aménagement des espaces afin de contribuer à l’autonomisation des populations.
En architecture et design, les réalisations de Akuto Akpedze Rolande KONOU vont des simples maisons individuelles, aux équipements tertiaires, en passant par les espaces socio-collectifs et le simple mobilier. Parmi ses réalisations plus visibles : le parc urbain de la Place FAO et sa vitrine de produits locaux, à côté de l’hotel 2 Février et de la BCEAO à Lomé , la résidence GIDI à Sanguera, des propositions de projets immobiliers pour des Pays d’Afrique avec CITEALES, sa participation au programme de modernisation des écoles de formation professionnelles et techniques au Togo en termes d’infrastructures et de formation et financé par la KfW, la médiathèque FAIEJ à Bè Klikame, la réhabilitation du centre culturel American Corner au campus de l’université de Lomé pour l’Ambassade des États Unis, la construction avec des associés, de l’école primaire publique de Damadé dans la région des Plateaux pour les associations DEKA EWE de France et NEJ du Togo, la résidence de l’Ambassadeur du Ghana dans la cité OUA, etc. En Urbanisme, ses réalisations vont du travail sur le quartier à celui de la ville, puis sur le Pays entier.
Akuto Akpedze Rolande KONOU a participé au projet Vision Togo 2030, au projet pilote d’Ecovillages au Togo dans l’Avé, le PPAB (Programme Participatif d’Amélioration des Bidonvilles) à Lomé, Sokode et Cinkasse et actuellement le PSDL (Plan Stratégique de Développement Local du Canton) d’Akoumapé dans la préfecture de Vo, au Togo.
Assumpta Nnaggenda-Musana, première femme détentrice d’un doctorat en architecture en Ouganda
Première femme ougandaise à avoir obtenu un doctorat en architecture, Assumpta Nnaggenda-Musana dirige un studio de design à Kampala, sa ville natale, et enseigne au département d’architecture et de planification physique de l’université de Makerere, la plus grande et plus ancienne université de l’Ouganda. Assumpta Nnaggenda-Musana a obtenu son diplôme d’architecture à l’université d’État de Kharkov en Ukraine, puis a déménagé à Stockholm, en Suède, pour effectuer son doctorat à L’École royale polytechnique, la plus grande université de technologie scandinave.
Pour son doctorat, Assumpta Nnaggenda-Musana a étudié comment Kampala pourrait être densifiée, tout en permettant aux groupes à faible revenu de vaquer à leurs occupations quotidiennes, par exemple en intégrant la vie intérieure et extérieure. Ses prototypes comprenaient des bâtiments de deux à trois étages dans le cadre d’une stratégie globale de mise à niveau
Après son doctorat, Assumpta Nnaggenda-Musana a commencé à travailler sur des établissements construits de manière durable et des programmes de logement à bas prix dans les pays «en développement». Afin de gérer à la fois ses recherches, les cours qu’elle dispense et son Cabinet, Assumpta Nnaggenda-Musana a rejoint Technology Consults (TECO) qui permet au personnel académique de travailler, tout en permettant aux étudiants de les accompagner dans leurs projets, une pratique initiée par d’anciens professeurs de l’université Makerere. Actuellement, TECO a notamment travaillé sur le plan de réaménagement de l’hôpital de Mengo, qui est le plus ancien hôpital d’Ouganda et sur la création d’une «zone de libre-échange» autour de l’aéroport d’Entebbe.
En plus de son travail avec TECO, ses recherches se concentrent sur les logements à faible revenu et les établissements à Kampala. Elle a également commencé à s’intéresser aux questions de Genre.
Consciente des défis auxquels elle a été confrontée tout au long de sa carrière en tant que femme architecte, elle encadre ses étudiantes pour qu’elles soient résilients et affirmés face aux questions de Genre dans le secteur de l’architecture. «Le plus dur à surmonter est que la profession a été historiquement considérée comme une spécialité masculine…Être acceptée est un défi encore aujourd’hui. Mais je pense que cela rend les femmes architectes résilientes. Je dis toujours à mes étudiantes de s’affirmer, en particulier lors des visites de sites, et de se forger une place dans l’industrie », a expliqué Assumpta Nnaggenda-Musana lors d’une interview.
Sirandou Diawara, femme pionnière dans l’architecture au Mali
Fondatrice et gérante du cabinet d’architecture «So Da» ( le seuil de la maison, en bambara), elle est l’un des architectes les plus en vue au Mali. Née en France, Sirandou Diawara se présente comme une « architecte métisse », trait d’union entre les architectures européennes et « africanisées » (en adéquation avec les réalités du continent).
Elle a effectué ses études d’architecture à l’école de Charenton, puis à celle de La Villette en France pour finir par une année d’Erasmus à Berlin. L’architecte de 46 ans, a travaillé dans différentes agences européennes, avant de créer en 2005, à l’âge de 30 ans, le cabinet « So Da » en France.
En 2010, elle s’installe définitivement à Bamako et réussit à s’imposer dans un environnement dominé par les hommes. Parmi ses réalisations : la rénovation complète d’immeubles dans le quartier d’affaires de Bamako ; la rénovation de l’hôtel Azalaï Indépendance, à Ouagadougou ; architecte-conseil dans des projets emblématiques, dont la construction de quatorze villas présidentielles pour le sommet Afrique-France 2017, ou celle du Sheraton Bamako, l’hôtel le plus prestigieux de la capitale malienne. Elle a également conçu un showroom de 2 500 m2 pour le compte du groupe Batimat Mali, spécialiste de la distribution de matériaux de construction. Elle a aussi participé aux travaux de la nouvelle Cité Administrative de Bamako.