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Recherche sur les plantes naturelles :*Le Protocole de Nagoya en débat à YaBiNaPA*

C’est l’une des conférences les plus courues et attendues de ce grand rendez-vous annuel qui s’est tenu du 6 au 10 février 2023 à l’ENS de Yaoundé 1._

L’argent c’est le berger de la guerre a-t-on coutume de dire. Et cela s’est vérifié le dernier jour du séminaire annuel organisé par la Coordination du Projet YaBiNaPA à L’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé. Tant les échanges étaient houleux et intéressants.
Sur la table des échanges ce 10 février, la difficile implémentation du Protocole de Nagoya au Cameroun. Avec pour Modérateur le Pr. Nguelefack, le thème central retenu qui s’intitulait « Nécessité d’identifier les bio-ressources à fort potentiel de valorisation pour une meilleure implémentation du Protocole de Nagoya au Cameroun », a permis aux communicants Pr. Fonkou, Pr. Kenfack, Pr. Maribela, Pr. Robert Sewald, Pr. Ngandjui, Pr. Mbankeu et M. She Wilson du ministère de l’environnement de s’étendre abondamment sur le sujet.

De ces fructueux échanges, il en ressort que l’objectif du protocole de Nagoya est de partager les bénéfice de l’exploitation des ressources naturelles entre les exploitants et les populations locales. Sauf que depuis sa signature par le Cameroun, il rencontre d’énormes difficultés à être implémenté voilà ce qui a motivé le choix du sujet. Pour le Représentant du Ministère de l’Environnement, Wilson She, le Cameroun n’est pas opposé à ce protocole et qu’il se pose juste un problème d’implémentation par les acteurs notamment les chercheurs semblent ne pas respecter les procédures. Pourtant il existe des textes de loi qui règlementent les recherches sur les plantes naturelles qui ne sont pas toujours respectés.

Cet avis n’est pas partage par la communauté scientifique dont les chercheurs pointent un doigt accusateur sur les pouvoirs publics. Pour le Pr. Bruno Lenta, « le Cameroun est riche en ressources et en chercheurs, il faut juste que chacun fasse son travail à tout les niveaux(Ministère, Commissions, Université), il faut tout faire pour simplifier les procédures ». Pour lui, « le protocole de Nagoya a été accepté par les chercheurs, cela s’observe par leurs réactions positives lors des séminaires ». Le Pr. Fonkou déplore le fait que « Au Cameroun même les chercheurs fondamentalistes, les environnementalistes n’ont pas un accès gratuit aux plantes et cela est un problème sérieux ». Le Pr. Mbankeu pour sa part, estimé qu’il n’y a pas assez « de moyens pour faciliter la recherche. A titre d’exemple, l’entretien des appareils d’analyse dont le coup est assez élevé, ne peut actuellement être supporté par aucune universités Cameroun ».
Après près de deux heures de débats houleux et après avoir attentivement suivi les différents avis sur le sujet de nombreuses recommandations ont été formulées à l’endroit de tous les acteurs. Avant cela, Pr. Maribela a partagé avec les participants les moyens et procédures Mis en place au Botswana pour implémenter ce protocole de Nagoya Elle a cité entre autres, la procédure administrative fluide, l’accompagnement effectif des chercheurs, le temps mis pour obtenir toutes les autorisations et la gratuité de toutes les procédures.

En guise de solutions pour le Cameroun, le Pr. Mbankeu pense que l’Etat devrait pouvoir encourager les chercheurs en protégeant les résultats des recherches afin que ceux-ci puissent bénéficier de toute exploitation qui est fait par la suite. Cela est possible par la délivrance des certificats à ces chercheurs par exemple. Après avoir reconnu que les difficultés rencontrées dans l’implémentation du protocole de Nagoya relèvent des questions politiques que l’administration Universitaire ne peut résoudre, le Pr. Mathias Eric Owona Nguini a suggéré que des réflexions soient initiées entre les pouvoirs publics et les experts en vue d’une meilleure implémentation. Le Pr. Fonkou propose une base de données pouvant communiquer le informations utiles au chercheur. « il est important lorsqu’un chercheur est intéressé par une plant, qu’il sache où la trouver et ce qu’il faut faire pour l’exploiter », explique-t-il. Le Pr. Ngandjui, recommande de tout mettre en œuvre pour faciliter les recherches des étudiants par la gratuité et l’allègement des procédure. Il a également été recommandé par le Pr. Norbert Sewald « que les chercheurs de divers domaines continuent de se mettre ensemble et à travailler pour des résultats plus efficaces ».

Pour rassurer les chercheurs, M. She Wilson a fait savoir que le texte d’application étant encore en préparation, il est à croire que les recommandations de ces travaux seront prises en compte pour rendre plus applicable les contours du protocole de Nagoya. Le projet YaBiNaPA et sa coordination de Yaoundé 1 aura eu le mérite poser des réflexions profondes sur ce protocole dont l’implémentation correcte sera bénéfique pour les chercheurs, les exploitants des plantes naturelles et les populations locales qui aspirent au développement.

Source : Cellule de la Communication

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