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🇨🇲🇬🇦🇬🇶🇨🇫🇹🇩🇨🇬Harmonisation fiscale : la 16e session de la Commission permanente d’harmonisation fiscale et comptable de la CEMAC trace une nouvelle feuille de route

La ville de Douala accueille du 17 au 21 Mars, la 16e session de la Commission permanente d’harmonisation fiscale et comptable de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale(CEMAC) . Cet événement, qui marque une étape cruciale dans l’élaboration des politiques fiscales et comptables de la région, réuni les principaux acteurs du secteur financier, des experts comptables et des représentants des conseils fiscaux des 06 Pays de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale.

Vers une fiscalité plus efficace et harmonisée

Dans son discours d’ouverture, Mbogo Ngabo Seli, Commissaire au Marché commun, a
souligné l’importance de cette session, première de l’année 2025, après la précédente tenue
à Bangui en décembre dernier. Il a rappelé le rôle fondamental de la Commission dans la
délivrance des agréments professionnels en fiscalité et comptabilité, tout en insistant sur la nécessité d’une harmonisation régionale des règles fiscales.
« Nous souhaitons partager des préoccupations communes avec tous ces acteurs afin de
garantir la crédibilité des institutions de la CEMAC et des ordres professionnels »
, a-t-il déclaré.

L’un des points saillants de cette rencontre a été l’examen du projet de directive sur
l’harmonisation du processus d’identification, d’évaluation et de publication des dépenses
fiscales. Face à la diminution des recettes budgétaires, exacerbée par la conjoncture
économique internationale et la baisse des revenus pétroliers, la mobilisation optimale des
recettes fiscales est apparue comme une priorité incontournable.
« La rationalisation des exonérations fiscales est un enjeu majeur pour assurer un meilleur
suivi budgétaire et renforcer la contribution fiscale au développement « , a précisé Mbogo Ngabo Seli.
Une implication renforcée des acteurs de terrain
Dans cette dynamique, la participation pour la première fois de l’Ordre national des
conseillers fiscaux du Cameroun a été saluée comme une avancée majeure. Laure
Kenmogne Djoumessi, présidente de l’Ordre, a exprimé sa satisfaction quant à cette
inclusion, qui témoigne selon elle d’une nouvelle approche plus inclusive et pragmatique.
« Nous sommes sur le terrain, nous observons les réalités fiscales et pouvons apporter des
propositions concrètes pour élargir l’assiette fiscale de manière plus efficiente »
, a-t-elle affirmé.

Par ailleurs, cette session a permis de faire le point sur les avancées issues du séminaire
organisé en mars 2025 à Douala avec le Fonds Monétaire International et AFRITAC-Centre.
Ce séminaire a rassemblé les directeurs généraux des impôts des six États membres afin
de jeter les bases d’une stratégie régionale pour accroître les recettes fiscales intérieures.
Les recommandations de cet événement devront être intégrées dans le cadre réglementaire
en cours d’élaboration.
Un cadre de concertation en voie de formalisation
Au-delà des aspects techniques, cette session a également permis de renforcer le dialogue
entre les différents ordres professionnels et la Commission. La volonté de formaliser un
cadre d’échange et de concertation permanente a été mise en avant, afin d’assurer une
meilleure cohérence et une application plus efficace des réformes fiscales et comptables.
Mbogo Ngabo Seli a insisté sur la nécessité de maintenir la transparence et la rigueur dans
la délivrance des agréments communautaires.
« La communauté doit pouvoir compter sur
notre impartialité habituelle, sur nos avis éclairés, sur notre sens de la responsabilité, sur
notre expertise et sur notre attachement aux valeurs d’intégration communautaire »
, a-t-il rappelé.

A l’issue des travaux, les participants ont réaffirmé leur engagement à collaborer pour une
fiscalité plus performante au sein de la CEMAC. L’accent a été mis sur la transparence, la
rigueur et la professionnalisation des processus d’agrément et de gestion des dépenses
fiscales. Les recommandations issues de cette session seront soumises aux instances
compétentes en vue de leur adoption et mise en application au sein des États membres.

Romulus Dorval KUESSI

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