La loi du plus fort, incarnée par les grandes puissances, menace la stabilité mondiale. Le droit de veto à l’ONU symbolise ces inégalités institutionnalisées, permettant à cinq pays de bloquer des résolutions cruciales.
Créées après 1945 (ONU, CPI, OMC, etc.), elles limitent partiellement les abus des puissants. Malgré leurs lacunes (lenteur, politisation), elles évitent un système purement anarchique : résolution de crises nucléaires, protection des droits humains, gestion de conflits régionaux.
Positionnement de l’Afrique :
L’Afrique a intérêt à défendre le droit international. Malgré des défis, trois leviers stratégiques :
1.    Alliances innovantes : Collaborer avec des « puissances moyennes » (Scandinavie, Amérique latine) ou des blocs comme l’UE pour contrebalancer les géants.
2.    Réforme de la gouvernance : Continuer à revendiquer un siège permanent au Conseil de sécurité et une meilleure représentation au FMI/Banque mondiale et, pour ce faire, éviter l’écueil paralysant du choix des représentants africains.
3.    Financements africains : Mobiliser les ressources minières et agricoles, lutter contre l’évasion fiscale, et renforcer la coopération intra-africaine pour transformer la richesse en influence.
Défis majeurs :
·       Efficacité limitée : Les grandes puissances contournent souvent le droit international (veto, interventions non mandatées).
·       Capacités financières : Les pays fragilisés par la dette peinent à contribuer, malgré le potentiel de certains (Nigeria, Afrique du Sud, Maroc…).
·       Divisions internes : L’unité africaine est cruciale, mais les clivages politiques et économiques (ex. rivalités régionales) compliquent la formulation d’une position commune.
Perspectives encourageantes :
Une réinvention de la présence africaine dans les relations internationales :
·       L’Union africaine (UA) joue un rôle croissant dans les médiations (crise au Soudan) et la promotion de normes (Charte des droits de l’homme).
·       Des pays comme le Kenya utilisent les tribunaux internationaux pour défendre leurs droits (contentieux maritimes).
·       La ZLECAF pourrait renforcer l’intégration économique et l’influence politique et, à ce propos, il est temps de l’impulser véritablement.
Le plaidoyer pour un engagement africain renforcé en faveur du droit international est, je le crois, à la fois réaliste et ambitieux. Pour réussir, l’Afrique doit conjuguer mobilisation interne (solidarité, réformes de gouvernance) et stratégie externe (alliances, plaidoyer réformiste), tout en exploitant ses atouts démographiques, économiques et moraux. Cette voie exige farouche détermination, persévérance accrue et patience sans limite, ainsi que de l’unité interne et de la solidarité entre les pays africains, mais offre une alternative à la logique destructrice du rapport de force pur.
Alexandre Francis Sanzouango