En 2021, à la suite d’un contrôle qui a duré plus d’un an, l’entreprise Hevecam a fait l’objet d’un redressement de 17 milliards de Fcfa. Une somme qui résulte essentiellement, d’après des sources proches de l’enquête, de minoration de prix de vente et de transferts illégaux de bénéfices vers des sociétés écrans en vue d’organiser son insolvabilité au Cameroun.
Toutes les voies de recours ont entretemps été épuisées. Pourtant, la Douane, qui est en droit de récupérer l’argent dû fait face au refus d’Hevecam de payer. Un refus exprimé par le directeur financier de nationalité ivoirienne au moment où l’entrepris menace par ailleurs de supprimer plus de 1000 emplois occupés par des Camerounais. La société s’appuierait, selon nos sources, sur des complicités au sein de l’administration camerounaise.
Au niveau de la direction générale des Douanes (Dgd), en effet, plutôt que de procéder au recouvrement des sommes dues, alors même que toutes les voies de recours sont épuisées, les responsables ont préféré s’interroger sur la capacité financière de la société à procéder au paiement des montants, objet du paiement. Ce qui peut surprendre lorsque l’on connait la diligence de la Douane camerounaise à procéder aux saisies de compte lorsqu’il s’agit de Petites et moyennes entreprises (Pme) camerounaises.
Du côté d’Hevecam, l’entreprise qui jusqu’ici se faisait assister par un conseil agréé en douanes, a choisi de se faire désormais accompagner par un avocat d’affaires. De source bien informée, ce dernier n’aurait pas d’agrément en douanes, mais aurait pour principal atout d’être très introduit dans certains cercles, notamment à la Dgd.
« Le directeur général des Douanes essaie de mettre de côté ses collaborateurs qui ont pris part à la mission de contrôle douanier à Hevecam. Il a confié le dossier à l’un de ses hommes de main, avec pour tâche de minorer les montants à payer et de maximiser les rétro commissions à facturer par le cabinet d’affaires dont le montant avoisinerait 650 millions de francs Cfa », indique une source.
Privatisée au franc symbolique, Hevecam a bénéficié de nombreux avantages fiscaux dans le but de développer la filière hévéa dans la région du Sud, en créant des emplois. Des engagements qui tardent à être tenu, d’où un climat social délétère et des plaintes des délégués du personnel dont les dénonciations sont jusqu’à présent restées lettre morte. Une enquête aurait toutefois été ouverte du côté de la présidence de la République.
Le Sphinx