Alors que certains confrères étrangers jugent mitigée la participation de l’Afrique, à l’édition 2019 de Livre Paris, le Cameroun a marqué les esprits. Notamment avec le sacre de l’écrivaine Djaïli Amadou Amal, auteure du roman «Munyal, Les larmes de la patience», paru aux éditions Proximité. Selon le Directeur du livre au Ministère des Arts et de la Culture, Edmond VII Elanga : «La presse panafricaine a décerné ce jour [17 mars 2019, Ndlr] au Salon du Livre de Paris le Prix Panafricain de Littérature 2019 à l’écrivaine camerounaise Djaili Amadou Amal pour son roman « Munyal; les larmes de la patience »».
L’auteure camerounaise et par ailleurs finaliste du Prix Orange du Livre, a présenté son œuvre au cours de la conférence de presse du 15 mars 2019, en présence de Christine Albanel, la Présidente déléguée de la Fondation Orange. Ses confrères n’ont pas tari d’éloges à son endroit. «Chère Amal, je suis très heureux de ta distinction pour un livre que j’ai lu et dont j’ai apprécié l’écriture et les thématiques abordées. Elles mobilisent des personnages, des trajectoires d’hommes et de femmes au destin imbriqué mais aux motivations diverses et aux corps en souffrance. Il est surtout question dans ce roman de l’inutile cruauté et des ravages de traditions qui refusent de balayer ce qui salit et opprime. Il faut toujours tendre vers le mieux et non vers le moindre, telle est la leçon que j’ai modestement tirée de Munyal et des femmes qui y luttent. Bravo à toi, chère écrivaine, et au pays de nos ancêtres qui doit tendre vers le mieux et jamais vers le moindre», a écrit Eugène Ebodé, Grand prix littéraire d’Afrique noire 2014 pour le roman «Souveraine Magnifique» (Gallimard, 2014).
En mai prochain, Djaïli Amadou Amal pourra peut-être décrocher ce prix Orange du Livre en Afrique. Selon l’institution, le grand lauréat sera dévoilé le 23 mai 2019 à Yaoundé.
Le Ministre des Arts et de la Culture, Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt a salué la «performance exceptionnelle qui fait honneur au Cameroun» au cours de l’hommage qui lui a été rendu à l’ambassade du Cameroun en France. «Cette nomination confirme, s’il en était encore besoin, la qualité et la constance dans l’excellence de nos écrivains depuis les années de indépendances. Une qualité et une constance reconnues à travers de nombreux prix, tels que le Grand Prix littéraire d’Afrique Noire où le Cameroun compte 14 lauréats, le Prix Ahmadou Kourouma, avec le sacre de M. Max Lobé au Salon du livre de Genève en 2017», a déclaré le Minac.
«Munyal, les larmes de la patience» est le troisième roman de Djaïli Amadou Amal. Sorti en 2017, il traite de la violence conjugale, à travers trois héroïnes : Ramla, Hindou et Safira.
G-Laurentine ASSIGA