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Cameroun:Préservation du Patrimoine Immatériel:Lancement de la campagne de sensibilisation pour l’inscription de l’élèment culturel << Ngouon>> au patrimoine immatériel de l’humanité

Le Bureau Afrique Centrale de L’UNESCO réprésenté par son directeur Régional, Le Ministre des arts et de la culture du Cameroun et plusieurs autorités et invités, ont assistés au lancement officiel de la campagne de sensibilisation pour la candidature du Cameroun à l’inscription de son élément culturel « NGUON » sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ce samedi ce 07 Novembre 2020 à Yaoundé,  au Palais de Congrès.

Cette cérémonie organisée par le Ministère des Arts et de la Culture en partenariat avec le Bureau Régional de l’UNESCO pour l’Afrique Centrale se tient au moment où, dans la sous-région, une autre candidature est mise en exergue, celle de la Rumba Congolaise présentée conjointement par la République du Congo et la République Démocratique du Congo.

Cette démarche initiée par les trois pays de la sous-région Afrique centrale, participe d’un processus de reconnaissance internationale des éléments du patrimoine national ou transnational. En effet, sur les 549 éléments inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, seuls « La musique polyphonique des pygmées Aka de Centrafrique » et « les Tambours du Burundi » constituent les deux uniques éléments du portefeuille de la sous-région Afrique centrale.

Au-delà du l’appui permanent à l’organisation du festival biennal du « NGUON », l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, L’UNESCO, s’emploie à coopérer avec le Cameroun et les pays de la sous-région pour pallier leur sous représentativité assez marquée et assurer par ailleurs la sauvegarde de leur patrimoine culturel immatériel.

Transmis de génération en génération, le « patrimoine culturel immatériel » désigne selon la Convention 2003 de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire que les communautés reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Il est recréé en permanence en fonction du milieu, de l’interaction avec la nature et de l’histoire, et procure un sentiment d’identité et de continuité aux communautés qui en sont détentrices.

L’inscription du « NGUON » et de la « Rumba Congolaise » qui sont des éléments nationaux et/ou transnationaux du patrimoine culturel immatériel, matérialise simultanément la dimension du label et d’une reconnaissance internationale qui constituent les supports d’une plateforme de visibilité de la riche diversité culturelle de toute la sous-région de l’Afrique centrale et contribue par la même occasion à la promotion de la Culture et au développement du tourisme des pays membres.

 

Qu’est-ce-que s’est?

La notion de patrimoine culturel immatériel est apparue au début des années 1990, après les recommandations de 1989 sur la protection des cultures traditionnelles, et en contrepoint du patrimoine mondial tourné essentiellement vers les aspects matériels de la culture. L’expression « patrimoine culturel immatériel » est officialisée en 1993 lors de la conférence internationale sur les nouvelles perspectives du programme du patrimoine immatériel de l’Unesco. L’idée de patrimoine immatériel en soi est cependant plus ancienne. La déclaration qui clôture la conférence mondiale sur les politiques culturelles de Mexico (1982) avait auparavant élargi le sens donné à la notion de patrimoine culturel afin d’y inclure les « créations anonymes, surgies de l’âme populaire », qu’elles soient « matérielles et non matérielles » (artº 23).

En 1997 s’est tenue à Marrakech, à l’initiative d’intellectuels marocains et de l’Unesco, une réunion au cours de laquelle a été défini le concept de « patrimoine oral de l’humanité », et décidé d’établir une distinction pour la préservation et la mise en valeur des « chefs-d’œuvre » de ce patrimoine.

Cette distinction appelée « Proclamation des chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité » a été octroyée pour la première fois en 2001 après étude approfondie, à une première liste de patrimoines sur candidatures proposées par les États. Une nouvelle liste est établie tous les deux ans par un jury international.

Les chefs-d’œuvre proposés doivent être une expression culturelle vivante ou menacée. Ils doivent aussi faire l’objet de programmes de préservation et de promotion, le fait d’être inscrit sur la liste de l’Unesco n’étant pas une garantie absolue de protection.

En 2003 la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a été adoptée par l’Unesco . Elle est entrée en vigueur au mois d’avril 2006, et la première Assemblée générale s’est tenue au mois de juin 2006. Les directives opérationnelles de cette convention sont données par le Comité intergouvernemental.

Avec l’entrée en vigueur de la Convention, le programme de la proclamation a pris fin. À l’image du patrimoine mondial, ont été créées des listes : une liste représentative et une liste de sauvegarde urgente, où ont été inscrits les chefs-d’œuvre précédemment proclamés, et où de nouveaux éléments sont inscrits annuellement depuis 20087. En 2015, 163 États avaient déposé leurs instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion pour la Convention.

La Convention définit également des domaines dans lesquels le patrimoine immatériel peut se manifester :

les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel ;
les arts du spectacle ;
les pratiques sociales, rituels et événements festifs ;
les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ;
les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel.

La sauvegarde du patrimoine culturel immatériel s’effectue à deux échelles différentes : une sauvegarde à échelle nationale, notamment avec la mise en place d’un inventaire du PCI dans chaque État partie, et une sauvegarde à échelle internationale qui s’organise en deux listes de sauvegarde et un registre : Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente ;
Registre des meilleures pratiques de sauvegarde.
Selon Une source interne, à la responsabilité de la division du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO : « La Liste représentative ne vise pas à récompenser les meilleures expressions culturelles du monde. La seule chose que l’on prend en compte, c’est l’importance subjective qu’a telle ou telle pratique pour la communauté qui la maintient en vie ». Les modalités d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel diffèrent donc de celles de la Liste du patrimoine mondial inscrivant des biens « qui ont une valeur universelle exceptionnelle ».

Les dossiers d’inscription complexes doivent être réalisés par les pays concernés. Ainsi certains pays motivés par les inscriptions comme la Chine ou la Croatie peuvent paraitre surreprésentés alors qu’aucun pays africain n’a présenté de dossier en 2016 par exemple. On Regrette également l’« instrumentalisation politique à des fins nationalistes » après l’inscription de pratiques culturelles dans certains pays.

Le Ministre des Arts et de la culture du Cameroun, Pierre Ismaël Bowling Mkap a laissé entendre que cette première avec le »Nguon » est le début d’une longue série de potentiels événements culturels et cultuels que le Cameroun entend présenter à l’UNESCO.

Victor Esso Tiki/UNESCO

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