La Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale a ouvert à Douala la première réunion du Comité d’Experts pour élaborer le Programme Économique Régional (PER) 2025-2050. Ce programme vise à renforcer l’intégration régionale et à promouvoir une économie durable pour les six pays membres. Les discussions se concentrent sur des réformes économiques, la transformation industrielle et la croissance inclusive visent avant tout, l’amélioration des réalisations des projets régionaux et le bien être des populations de la CEMAC.
Un engagement renouvelé pour l’intégration régionale
Dans son discours d’ouverture, Son Excellence Monsieur Baltasar ENGONGA EDJO’O, Président de la Commission de la CEMAC, a souligné l’importance de cette initiative, rappelant les défis économiques auxquels les pays membres ont dû faire face. « La CEMAC, avec ses six membres (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée-Équatoriale, et Tchad), se trouve à une étape cruciale de son histoire. Il est impératif que nous saisissions cette opportunité pour renforcer notre intégration et améliorer la compétitivité régionale, » a-t-il déclaré.
Le nouveau programme s’articule autour de plusieurs axes stratégiques, notamment l’accélération de la transformation économique, le développement du secteur privé, et la préservation des ressources naturelles. « Nous devons passer d’une économie de rente à une économie de production, » a ajouté le Président de la Commission.
Des obstacles persistants
Malgré l’optimisme, les responsables de la CEMAC sont conscients des défis persistants. En effet, la crise sanitaire du Covid-19 et le choc pétrolier de 2014 ont fortement ralenti la mise en œuvre des phases antérieures du PER. Le Professeur Michel-Cyr DJIENA WEMBOU, Secrétaire Permanent du PREF-CEMAC, a rappelé que « les États membres ont déjà subi de nombreux chocs, qu’ils soient économiques, sanitaires ou sécuritaires. Ces crises ont révélé l’urgence de réformes structurelles profondes pour consolider notre économie régionale. »
Le PER 2025-2050 ambitionne de corriger les insuffisances des programmes précédents, en se concentrant sur des indicateurs clairs et des actions concrètes, à réaliser dans des délais précis. « Il ne suffit plus d’avoir de grandes visions, nous devons désormais agir avec des résultats mesurables, » a insisté un expert présent à la réunion.
Des résultats attendus ambitieux
Le PER, qui doit être adopté en 2025, vise un taux de croissance annuel du PIB de 5 % sur la période 2025-2035, pour ensuite atteindre 7,5 % entre 2035 et 2050. Ce programme repose sur plusieurs piliers, notamment le développement des infrastructures, la production d’une énergie verte et accessible, et l’industrialisation des économies de la sous-région.
« Les résultats attendus sont ambitieux, mais réalistes. Ce programme reflète les aspirations légitimes de nos populations à un cadre de vie décent, » a affirmé le Président de la Commission. Il a également appelé à une mobilisation massive des ressources, notamment à travers des tables rondes de financement qui seront organisées dans les pays de la CEMAC et dans des pays amis.
Victor Esso Tiki/Romulus KUESSIE
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