C’était au cours d’un atelier de partage d’expérience entre le cameroun et les septs pays pilotes pour l’action mondiale contre ce tueur dans la géozone d’Afrique Centrale. La dite atelier s’est ouverte ce lundi 29 mai 2023 à Yaoundé, sous la houlette du Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Gabriel Mbairobe
À l’initiative du Fond Alimentaire pour l’ Agriculture et Alimentation ( FAO),les professionnels de l’agroalimentaire, venus des pays de la géozone d’Afrique Centrale, ce sont réunis à Yaoundé pendant quatres jours . L’atelier qui a débuté ce lundi a permis de mener des échanges pour mettre fin à la propagation de la chenille légionnaire d’automne, tueuse silencieuse des cultures du maïs, riz et sorgho. Ceci s’est faite à travers le renforcement des capacités des points focaux nationaux des pays d’Afrique Centrale, des leaders de groupements des producteurs, des chercheurs, des techniciens et des vulgarisateurs du monde rural. <<La chenille légionnaire d’automne est un insecte qui n’a pas besoin de passeport pour se déplacer. Au départ, c’est un papillon qui peut faire plus de cents kilomètres en une nuit. C’est un ennemi qui ne travaille que la nuit qui s’attaque à plus de cents cultures. Au Cameroun, il préfère le maïs>>, a précisé Colince NGUELO, Sous-directeur des interventions phytosanitaires au Ministère de l’agriculture et du développement rural (Minader).
Le Représentant de la FAO au Cameroun a profité de cet atelier pour présenter les actions menées par l’organisation dans le cadre de l’éradication de ce ravageur. D’après lui, les réalisations de cette initiative s’articulent autour de la sensibilisation à grande échelle de 3200 producteurs individuels et des membres de coopératives sur les méthodes d’identification et de lutte intégrées contre la chenille légionnaire d’automne ; l’élaboration d’une stratégie régionale de lutte contre ce fléau ; le test de plusieurs solutions locales appliquées par les producteurs en vue de leur formalisation scientifique ; le test et l’adaptation aux conditions agro écologiques de l’Afrique centrale de quelques solutions de lutte qui ont fait leurs preuves ailleurs, le renforcement des capacités du personnel en charge de la surveillance phytosanitaire à l’alerte précoce des attaques du ravageur en matériel et équipement nécessaire à leur activité.
<<Il me plait de rappeler aussi qu’au titre de cette initiative, il a été signalé récemment par votre système de surveillance phytosanitaire, les réseaux sociaux et plusieurs plateformes de producteurs, que de grandes étendues de sorgho de saison sèche dans la région de l’Extrême-nord ont fait l’objet d’attaques massives de chenilles légionnaires. La FAO a immédiatement envoyé sur le terrain une équipe d’experts pour un état des lieux >>. A-t-il expliqué. << Il ressort des conclusions du rapport de mission que la FAO vous a du reste transmis, que le ravageur en question n’était pas la chenille légionnaire. Le ravageur formellement identifié se nomme Elicoverpa armigera. C’est un ravageur classique du cotonnier, qui cette année a migré sur le sorgho. Comme nous l’avons annoncé lors de la transmission du rapport d’expertise de ladite mission, la FAO est disposée à mobiliser son expertise technique aux côtés du Cameroun pour conduire une évaluation de l’impact socioéconomique des récentes attaques de chenilles sur la sécurité alimentaire>>, a-t-il ajouté.
De son nom scientifique Spodoptera frugiperda, la chenille légionnaire d’automne a été aperçue pour la première fois en 2016 au Cameroun, au Tchad, au Congo, en République Démocratique du Congo et République Centrafricaine.
Merveille Tadesue, Correspondante pour la Région du Centre