“En dépit de leurs succès économiques et de leur poids grandissant sur la scène internationale, les dirigeants d’entreprises africains et leurs familles font toujours face à nombre de contraintes de déplacement en raison de la faiblesse relative de leurs passeports. De quoi sensiblement restreindre les possibilités de développement à l’international”.
L’Afrique abrite aujourd’hui certaines des économies les plus dynamiques du monde et une classe en plein essor d’individus fortunés, le plus souvent des entrepreneurs et investisseurs considérés comme « High Net Worth Individuals (HNWI) ». Réalisé par Henley & Partners, en partenariat avec New World Wealth, le dernier Africa Wealth Report rappelle ainsi que l’Afrique compte 23 milliardaires (en dollars) tandis que sa population de millionnaires devrait augmenter de 42 % d’ici 2032 pour être portée à près de 195 000 individus. Quant à la richesse actuellement détenue sur le continent et disponible pour être investie, l’étude précitée l’estime à 2 400 milliards de dollars (2 200 milliards d’euros).
Cependant, en dépit de leurs succès économiques et de leur poids grandissant sur la scène internationale, les dirigeants d’entreprises africains et leurs familles font toujours face à nombre de contraintes de déplacement en raison de la faiblesse relative de leurs passeports. De quoi sensiblement restreindre les possibilités de développement à l’international. De ce point de vue, l’analyse du Henley Passport Power Index – un indice qui permet de déterminer quelle est la proportion de la production économique mondiale à laquelle peut accéder chaque titulaire de passeport sans visa – est particulièrement révélatrice de cette difficulté associée aux documents de circulation africains. Là où les citoyens d’économies dites «avancées» pourront aisément sillonner des zones représentant la quasi-totalité du PIB mondial, les détenteurs de passeports africains n’auront, eux, accès qu’à une fraction de celui-ci. À titre d’exemple, le passeport sud-africain permet aujourd’hui d’accéder sans visa à plus de 100 destinations à travers le monde, mais à seulement 15 % du PIB mondial ; un chiffre qui traduit une moindre facilité de mouvements à destination des pays plus développés. Quant aux Nigérians, moins d’une cinquantaine de pays leur sont ouverts sans visa, et le poids économique cumulé de ceux-ci n’équivaut qu’à 1,5 % de la production mondiale. On l’aura aisément compris : dans une économie numérique connaissant de moins en moins de frontières, les restrictions de mouvement liées à certains passeports rappellent avec acuité l’impact négatif que celles-ci peuvent faire subir aux Africains. Ces limitations de mobilité sont encore plus contraignantes pour les HNWI, ces derniers cherchant à développer et renforcer leurs partenariats commerciaux internationaux, à accéder à des opportunités d’investissement offshore, ou encore à se renforcer dans leur secteur d’activité sur d’autres marchés. En somme, ces contraintes sont un frein à la création de richesses.
Le Choix De La Localisation
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que la diversification de la résidence et de la citoyenneté soit de plus en plus considérée par les riches Africains et leurs familles comme une classe d’actifs essentielle, et ce d’autant plus qu’elle repose sur l’investissement. Moyennant un engagement de 250 000 euros entre autres conditions, le Portugal est ainsi devenu une destination particulièrement prisée des investisseurs venant d’Afrique et du reste du monde, car il offre un accès direct et sans visa à l’ensemble de l’Union européenne tout en proposant l’éligibilité à la citoyenneté après seulement cinq ans. Accessibles par le biais de l’investissement, la Grèce, l’Espagne, l’Italie et plusieurs îles des Caraïbes figurent aussi parmi les nations les plus plébiscitées, car elles offrent un excellent accès à l’UE et plus largement, une grande mobilité à l’international. Sans parler des Émirats arabes unis, qui figurent aujourd’hui parmi les premiers pays au monde en termes d’entrées nettes de millionnaires. Leur visa, d’une durée de dix ans, attire les investissements directs étrangers d’entrepreneurs mondiaux, séduits par une fiscalité personnelle et corporative de 0 % (à l’exception du pétrole et de la banque), mais aussi par une qualité de vie inégalée.
Un Accès Global Pour Les Générations Présentes Et Futures
Épées tout autant que boucliers pour les élites africaines, ces résidences et citoyennetés alternatives limitent les risques pour les fortunes durement bâties tout en favorisant et structurant de manière exponentielle des opportunités autrement inaccessibles. En définitive, dans un contexte marqué par des marchés de plus en plus volatils, des menaces liées au changement climatique, des conflits et des bouleversements politiques, la migration par l’investissement offre la liberté de travailler, d’investir, de se soigner, d’éduquer ses enfants et de gérer efficacement ses avoirs dans plusieurs juridictions.
Romain Ligault, Private Client Advisor Manager chez Henley & Partners