Dans un communiqué, dimanche 23 février, les autorités du Niger ont annoncé le lancement prochain de l’exploitation industrielle du cuivre dans sa partie nord désertique, pour diversifier la production minière du pays, riche notamment en uranium, et qui est également producteur de pétrole et d’or.
Un permis d’extraction industrielle du cuivre a été accordé à une société nationale, la Compagnie minière de l’Aïr (Cominair), à Tabelot et à Dabaga, des communes de la région d’Agadez (Nord), a indiqué le gouvernement dans ce communiqué du Conseil des ministres, consulté par votre agence de presse.
Avec le début de l’exploitation du cuivre, « le Niger poursuit son programme de diversification de la production minière » et « marque son entrée dans le cercle restreint des pays producteurs de ce minerai stratégique », a commenté le gouvernement. Des recherches ont permis la découverte d’un « gisement important de cuivre », assure-t-il.
La production envisagée est de 2 700 tonnes de cuivre par an sur une durée de dix ans et devrait générer 300 emplois directs. La redevance minière devrait rapporter 4 milliards de F CFA (6 millions d’euros) à l’État.
Politique souverainiste
Par ailleurs, un permis pour une « petite exploitation minière d’uranium » est accordé à une autre société nigérienne, la Compagnie minière de recherche et d’exploitation (Comirex) dans la commune rurale de Dannet, située dans le département d’Arlit, ajoute le communiqué. La production envisagée est de 300 tonnes par an, sur cinq ans.
Cominair et Comirex sont des sociétés de droit nigérien « appartenant à des nationaux », avec des participations de l’État atteignant respectivement 25 % et 40 %, selon le gouvernement.
Le Gouvernement de transition arrivé au pouvoir en juillet 2023 revendique une politique souverainiste, en particulier sur les questions minières. Il a notamment retiré au groupe français Orano, qui extrait l’uranium nigérien depuis cinquante ans, son permis d’exploitation du grand gisement d’Imouraren, dont les réserves sont estimées à 200 000 tonnes.
La société française a également acté la perte de contrôle de la Somaïr, sa filiale au Niger, dénonçant « l’ingérence des autorités » et déplorant leur « refus systématique de dialogue ». Orano a engagé deux arbitrages internationaux contre l’État du Niger.
Ce bras de fer illustre les tensions entre le pays et l’ex-puissance coloniale française, à laquelle le régime militaire a tourné le dos depuis son arrivée au pouvoir. Mi-février, Alio Daouda, le ministre nigérien de la Justice, a déclaré à la télévision publique que son pays ne signera plus aucun contrat minier qui prévoit un mécanisme d’« arbitrage hors Niger ».
La Rédaction