À Yaoundé, près de 70 organisations de la société civile se réunissent pour une conférence régionale visant à équilibrer développement économique et conservation des forêts du Bassin du Congo, une région cruciale pour la biodiversité mondiale et la régulation climatique.
Depuis le lundi 29 juillet, environ 70 organisations de la société civile du Bassin du Congo se retrouvent à Yaoundé pour une conférence régionale sous le thème : « Les Forêts du Bassin du Congo à la croisée des chemins : Conservation, Exploitation et Développement Durable – Quelle vision pour la Société Civile ? ». Initiée par Greenpeace Afrique, cette rencontre de trois jours vise à élaborer des solutions innovantes pour concilier développement économique et préservation environnementale en Afrique centrale.
Stella Tchoukep, Responsable de la Campagne Forêt chez Greenpeace Afrique, a déclaré : « Le développement respectueux de l’environnement n’est pas un idéal inatteignable, mais un objectif que nous souhaitons voir défendu par nos États. Réunir les OSCs du Bassin du Congo est crucial pour proposer aux décideurs des alternatives concrètes permettant de concilier progrès et préservation du bien-être des populations ainsi qu’un environnement sain. »
Elle a ajouté : « Les approches actuelles de conservation et d’exploitation échouent non seulement à stimuler le développement économique, mais infligent également des dégâts environnementaux et sociaux importants. Les participants de cette conférence examineront les défis posés par les modèles extractifs en vigueur et discuteront des alternatives pour une gestion durable des ressources forestières. »
Les forêts du Bassin du Congo, couvrant environ 3,7 millions de km², sont les plus vastes forêts humides après celles de l’Amazonie. Selon les Nations Unies, cette région joue un rôle crucial dans la régulation du climat mondial en stockant environ 10 % des réserves mondiales de carbone forestier, ce qui est vital pour atténuer le changement climatique. De plus, ces forêts abritent une biodiversité exceptionnelle, comprenant près de 400 espèces d’arbres endémiques et plusieurs espèces menacées telles que les gorilles de montagne et les éléphants de forêt, ce qui en fait un point focal pour les efforts de conservation.
Les Nations Unies soulignent également que les forêts du Bassin du Congo sont vitales pour la sécurité alimentaire et l’eau douce dans la région, soutenant environ 60 millions de personnes. Elles fournissent des ressources essentielles comme la nourriture, l’eau potable, les médicaments et des matériaux pour l’habitat, tout en jouant un rôle clé dans la régulation des cycles de l’eau et des écosystèmes locaux. Cette conférence vise à renforcer la collaboration entre les OSCs pour promouvoir une gestion plus inclusive et durable des forêts, en ligne avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, en particulier l’ODD 15 sur la vie terrestre.
Romulus Kuessie