Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est abstenu de qualifier de le changement anticonstitutionnel de gouvernement du Burkina Faso le mois dernier, mais a exprimé sa « grave préoccupation » dans une déclaration adoptée à l’unanimité par le groupe des 15 membres.
Le texte final demande « la libération et la protection du président Roch Marc Christian Kaboré et des autres membres du gouvernement« , mais ne presse pas la junte de « faciliter le retour rapide à l’ordre constitutionnel« , ce qui, selon l’agence de presse française AFP, figurait dans un projet antérieur. Selon l’AFP, la Russie a demandé que cette ligne soit supprimée après des négociations difficiles concernant le texte.
La déclaration ne condamne pas non plus le coup d’État. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a sévèrement condamné le coup d’État militaire en janvier, tandis que le Conseil a attendu que la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine (UA) annoncent leur position sur la question.
Le texte du Conseil a reconnu la suspension du Burkina Faso de la CEDEAO et de l’UA « jusqu’au rétablissement rapide et effectif de l’ordre constitutionnel par les autorités militaires »
L’organe de 15 membres a également exprimé son soutien aux efforts de médiation régionale à la lumière de la mission conjointe de la CEDEAO, de l’UA et du bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest au Burkina Faso.
La CEDEAO, lors de sa réunion d’urgence jeudi dernier au Ghana, a décidé de ne pas imposer de sanctions au Burkina Faso, mais a demandé aux dirigeants militaires de donner un calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Le chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a publié samedi un décret présidentiel créant une commission chargée d’élaborer une nouvelle charte nationale et d’établir un calendrier de transition.
Le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), prêtera serment le 16 février 2022 en qualité de président du Faso, selon une ordonnance du Conseil constitutionnel.
Merveille Tadesue