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Cameroun: avant la folie meurtrière, la bêtise triomphante.

Paix -Travail – Patrie. Telle est la devise du Cameroun. Hélas! La triste réalité de ce pays peut se résumer aujourd’hui à trois autres concepts : Guerre civile – Bêtise civile – Désir du pouvoir d’Etat.

La France, Etat de droit par excellence, héberge tranquillement sur son sol, une secte portant le nom de Brigade (Anti Sardinards). N’étant pas islamiste, et ne visant pas la France ou ses « valeurs républicaines », cette Brigade jouit d’une tolérance administrative et judiciaire exceptionnelle, elle jouit d’un laisser-passer. Si elle avait été estampillée islam, on aurait déjà fiché ses éléments S, tout en les accusant terrorisme.

Mais, puisque la fameuse Brigade Anti Sardinards ne s’attaque qu’aux institutions d’une ancienne colonie devenue « pays ami » d’Afrique, puisque son discours nauséabond qui circule sur les réseaux sociaux est à destination du Cameroun, alors la France ne se croit pas obligée de sonner la fin de la récréation sur son territoire….Les usages diplomatiques,  la France les réserve à ses égaux ou à ses supérieurs hiérarchiques (l’Arabie Saoudite, le Qatar, l’Allemagne, les USA…).

Que l’Ambassade du Cameroun à Paris ait été saccagée, pillée, il y a quelques mois, par des membres de cette même Brigade, lesquels n’opèrent pas avec des cagoules, mais à visage ultra découvert, cela est sans intérêt pour l’Etat français, qu’on sait pourtant, de plus en plus répressif. L’indifférence ou la nonchalance de l’Etat français vis à vis de cette organisation d’apprentis mercenaires ou révolutionnaires est une indifférence qui peut recouvrir deux formes:- une indifférence racialiste et raciste : Laissons donc ces Noirs, ces Noirs français jacasser…laissons les singer nos manifestations, nos révolutions, nos émancipations.ils ne pourront que nous être, à la fin des fins, d’une infinie reconnaissance, d’ailleurs, n’est-ce pas nous qu’ils appellent encore pour déloger leur dictateur Paul Biya? N’as t-on pas lu et vu dans une vidéo un manifestant avec la pancarte:  » Please Trump, help us »?

–  ou une indifférence complice : A qui profitera le chaos au Cameroun?

On ne peut pas, d’un côté, acculer l’Etat Camerounais au niveau de l’Union européenne, de l’ONU, et des ONG et de l’autre côté, en tant qu’Etat donneur de leçons, ne rien dire, ne rien faire, face à des groupuscules qu’on héberge sur son territoire dont les activités contribuent grandement à la désagrégation d’un Etat  étranger, en l’occurrence l’Etat du Cameroun.

Les USA, la France, et bien d’autres puissances hébergent aujourd’hui des individus clairement en guerre avec l’Etat du Cameroun. Situation extrêmement cocasse à l’heure où Julien Assange est en voie d’être expédié vers les USA. Pour avoir fait quoi?

Bêtise triomphante

Au Rwanda, durant la période pré-génocidaire, les Tutsis se faisaient qualifier d’ Inyenzi, c’est à dire Cafards. Il fallait donc élimer ces êtres requalifiés, sous-qualifiés, déshumanisés. Sur les ondes de la  Radio-Télévision des Mille Collines (RTLM), on diffusait de la haine à dose continue. On divulguait le nom des personnes qu’il fallait abattre. On lançait :  » Vous allez mettre le feu aux Tutsis et ils vont regretter d’être nés ! « . Dans le génocide rwandais, le triomphe de la bêtise via RTLM a joué un rôle fondamental.

Au Cameroun, sans exagération aucune, on peut soutenir que le climat qui prévaut est pré-génocidaire. Fini les cafards, place aux sardinards (de la sardine) d’un côté  et aux tontinards (de la tontine) de l’autre. Car, oui, au Cameroun, ces sous ces vocables que les citoyens s’entre désignent depuis les dernières élections présidentielles d’Octobre 2018. Sardinard, désigne tout citoyen ayant voté ou soutenu le régime en place, ou mieux encore, qu’on soupçonne soutenir le régime, puisqu’il n’assume pas ouvertement être contre le régime de Biya. Car, lors de la campagne présidentielle, lors des meeting, le parti au pouvoir distribuait du pain et de la sardine à ses militants. Et tontinard, désigne les partisans du parti politique de Maurice Kamto. Mais ça ne fait pas que désigner….le suffixe-ard est bien là pour nous le démontrer. Que des gens mangent la sardine c’est un fait, les qualifier de sardinard est un commentaire hostile. Idem pour le mot tontinard.  Lorsque des citoyens, certes minoritaires, mais extrêmement bruyants et décidés, abandonnent ainsi le champ des civilités, de l’acceptation des différences, du débat civique, critique, pour recourir à des anathèmes, eh bien le pire n’est jamais loin.

Au Cameroun, aucun média n’est peut-être comparable à la RTLM lors du génocide rwandais, mais aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, pas besoin d’une RTLM version camerounaise : Facebook et compagnie sont de puissants relais de propagande criminelle. Un défouloir à nul autre pareil.

Accusé, levez-vous? Si seulement c’était possible.

Lorsqu’il s’agit de piller, de se défouler sur l’Afrique, et ses minables Etats, le haut système de flicage international est totalement inefficace, ou particulièrement lent à la détente. Un Full professor de la Stony Brook University peut tranquillement déverser toutes les immondices sur le Cameroun sur sa page facebook (Nganang Nganang)  sur une tribu, il peut tranquillement appeler à la sécession ou à la destruction de l’Etat du Cameroun, et nos amis américains, nos bons gendarmes ne trouvent rien à redire. Là encore, le cas Julien Assange nous paraît très instructif.

Lorsqu’il s’agira d’affaiblir l’Etat camerounais en tant qu’Etat, nous aurons des émissaires du type Tibor Nagy,  Secrétaire d’État adjoint aux États-Unis pour les affaires africaines et ancien officier du service extérieur américain, qui viendront jouer les grands inquiets sur le continent africain, et plus spécifiquement sur la situation au Cameroun.

Au Cameroun, plus rien ne compte, sinon l’extrême désir pour quelques factions d’arriver à leurs fins : s’accaparer le pouvoir d’Etat. Pour mener cette lutte à bien, coûte que coûte, vaille que vaille, à n’importe quel prix, peu importe où l’on va, les acteurs ont besoin de se débarrasser de toute morale, de tout bon sens, de tout esprit critique. Les acteurs ont besoin de flou, de se crier les uns sur les autres à tue-tête, ça aide quand on n’est ignorant, ça donne du relief. Citons Orwel:  l’ignorance c’est la force. Hé bien, c’est la force des principales « forces » au Cameroun en ce moment.

Et dans ce grand bain d’ignorance, et bientôt de sang, baigne une jeunesse dont on peut se demander par quel miracle pourra t-elle véritablement ressusciter d’entre les morts?

Ce n’est pas parce que le régime camerounais s’est montré médiocre et  parfois irresponsable à plusieurs égards, et depuis sa création par l’Etat français, que chaque « citoyen » peut maintenant se lever et prétendre avoir le droit à tout saccager. Le droit à la médiocrité. Le droit à l’irresponsabilité. Le droit à être actionnaire de la déconstruction pure et haineuse du Cameroun.

Irresponsable, voilà le seul bon mot qui pourrait décrire ces quelques immigrés camerounais bruyants et tapageurs, ces quelques français tardifs devenus de prématurés et inconsistants révolutionnaires camerounais ou africains, de pâteux et d’oisifs résistants.

Charles Kabango

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