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Can 2021:Au croisement des enjeux… Laissons Le Jeu se faire

Il court et parcourt cités et périphéries : le bruit. Elle fait la ronde des stades par strate sociale : la rumeur. L’environnement de la Can Total Énergies Cameroun 2021 est comme trangressé par toutes sortes de cancans et autres cancers sociaux. Ni cancres ni cancrelats, les colporteurs appartiennent, pour le moins, à la classe des intelligences généralement considérées comme tel. Abracadabrantesques pour les unes, ubuesques, burlesques, infectes pour les autres, ces histoires ne relèvent pourtant pas, toutes, de la cambuse.

Entre enjeux sportifs et enjeux politiques, les jeux sont loin d’être conclus.
Le décryptage de Jean ATANGANA, Editorialiste.

Tout le monde en parle. La presse en fait ses choux gras. Personne n’en donne confirmation. Rien ne laisse filtrer l’information. Seuls quelques faits et gestes, et maladresses, trahissent des guerres de tranchées en vue de ce qui ne serait, aux yeux de tous, qu’un secret de Polichinelle.
Un internaute : « Je répète. Dites aux lions Indomptables que le remaniement ministériel dépend d’eux. Ils ont la vie de nombreux ministres entre leurs mains. Qu’ils essaient d’imaginer la colère de S.E. Paul Biya qu’après les détournements de l’argent des infrastructures de la CAN, on a été éliminé aux huitièmes par une équipe qui participe pour la première fois et dont la superficie totale du territoire est égale à Nkoldongo. Je vous aurais averti ». Reproduit en l’état, le texte a fait le tour des réseaux sociaux. Du vrai n’importe quoi, s’est exclamé un internaute qui croit en savoir davantage. Soit !
Équipée et fournée de cas de covid-19 chez les Comoriens, désert total de cas chez les Camerounais en isolement complet dans la périphérie de Yaoundé et sous protocole sanitaire strict, le sort, à l’évidence, est jeté. Sur tapis vert (?).
Après la qualification du Cameroun face aux Comores (2-1) pour les 1/4 de finale de la Can, tout observateur averti comprend plus aisément qu’il faut chercher ailleurs le véritable message de ce post. Aux performances ou contre-performances des Lions Indomptables reste suspendu le calendrier politique du Cameroun. Faut-il prêter oreille attentive aux rumeurs de remaniement ministériel qui encombrent les espaces de conversation dans le landerneau politique au Cameroun ?

*Guerre des tranchées*

Qu’on y croit ou qu’on n’y croit pas, certains agissements rapportés par la presse, laissent pantois. Et suggèrent des rapprochements logiques ou conjoncturels entre l’événement sportif en cours et l’événement politique en attente. Ou souhaité. Selon toute vraisemblance. Divination, maraboutisme, occultisme, messes noires, sacrifices humains, réels ou supposés, alimentent la chronique politique autant qu’ils nourrissent la rubrique des faits divers dans différents canards plongés dans le traitement de la Can. Témoin à charge : « remaniement ministériel, deux ministres en fonction surpris nus dans les rues… ».
Plus agiles et résolument positifs, des protagonistes ont cru devoir inspirer des productions éditoriales qui mettent en avant leur bilan, et laissent parler leurs faits d’armes. Petit florilège : après dix ans de réformes… efficacité et proactivité, ils ont mouillé le maillot pour Paul BIYA…
Plus vicieux et moins formalistes, certains autres, ont pris le parti d’épier ou de piéger les adversaires. La vidéo des renards de l’élixir blanc sur le tronc de Petrus en personne, est à tous égards, à bien fixer le regard, un traquenard. Un piège à taupes. Susceptible de ruiner les réputations établies.
Malheureux hasard, coïncidence, ou concours de circonstances, cette vidéo sur les ruines des grands crus à la table de Satrape et Gargantua de bonnes agapes, survient dans le prolongement d’autres vidéos. Torrides. Toniques. Tonitruantes. Et finalement toxiques. Celles qui ont mis à nu des pratiques par trop dévoyées. En tout cas, peu orthodoxes. Totalement en rupture avec la Vision de moralisation politique de la société. Et en divorce total avec les mœurs républicaines.
Jusqu’où ira cette guerre « fratricide » qui fait redouter la nuit des longs couteaux ? Pourquoi le vivre-ensemble politique fait tant défaut aux nouvelles classes politiques ? Qu’est-ce que l’histoire va-t-elle retenir de la nouvelle génération des politiciens ? De leur empathie sociale, voire sociétale, s’il en est ?
Ce questionnement peut trouver écho auprès de son aîné de (bientôt) 37 ans : « Pourquoi sommes-nous Camerounais ? Qu’est-ce qui nous rend fiers de l’être ? Quel Cameroun voulons-nous pour nos enfants ? » (Le Président Paul BIYA au Congrès de Bamenda, le 21 mars 1985).
À chacun d’y répondre. Mais, quelle que soit la réponse, on ressent, de loin en loin, comme un déficit. Dans la formation des élites politiques en République. Et pas seulement ! Aussi dans le formatage de « l’homo cameruniensis » (le Camerounais type). Qui sait jusqu’où ne pas aller trop loin dans la transgression de l’ordre moral. Qui connaît et respecte les balises. Celles qui marquent la frontière entre l’interdit et le permis. Entre l’intérêt personnel et l’intérêt général. Entre propriété et bien commun. Entre tolérance et répugnance…
Dieu merci, tout le monde ne s’abreuve pas dans le même marigot, même si beaucoup de compagnons et de compatriotes se plaisent à boire à-tire-larigot. Les Lions Indomptables de toutes disciplines de sport, font exception à la caricature « tous pourris » que l’on veut faire porter aux Camerounais. Ils sont, pour la plupart, des références, des modèles. A l’instar de Francis NGANNOU, toujours champion du Monde des poids lourds en MMA de l’UFC. Tous méritent la confiance de chacun. A commencer par le plus grand et le plus illustre d’entre nous : le Président de la République, Paul BIYA. Il a félicité Francis NGANNOU, le jour même de la réédition de son exploit, en ces termes : « Le Cameroun est fier de votre Fighting Spirit qui permet de conserver ce titre et porter haut la Nation tout entière ».
A l’analyse, pourtant, rien n’a manqué au Cameroun pour qu’il ait une classe politique exemplaire. La Vision avait été dessinée, montrée et exposée par le Promoteur du New Deal (New Style ?) : « Rigueur dans la gestion, moralisation des comportements, libéralisation et démocratisation de la vie publique… C’est donc dans cette voie que le Cameroun entend poursuivre sa marche en avant, pour continuer à offrir au monde l’image édifiante d’un peuple laborieux, courageux, sérieux et responsable » (Le Président Paul BIYA, op cit).
Qu’est-ce qui a alors manqué ? La question peut appeler d’autres questions. Et commander des réponses. Nécessairement.
Qui vivra verra !

Jean Atangana

Allez les Lions Indomptables. Du foot et des rings. Bravo !

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