Le Plan Sénégal émergent constitue le référentiel de la politique économique et sociale à moyen et long termes. Ce référentiel met l’accent sur la création de richesses, d’emplois et le renforcement de la gouvernance économique, sociale, politique et administrative.
Dans cette perspective, l’Axe 3 intitulé « Gouvernance, Institutions, Paix et Sécurité » met en évidence la prise en compte de la question du genre dans les politiques publiques de l’État. Ainsi, la représentation des femmes dans la gouvernance politique au Sénégal est une réalité qui s’est considérablement améliorée depuis la mise en œuvre du PSE.
En effet, depuis l’adoption de la loi sur la parité absolue entre les hommes et les femmes (loi 2010-11 du 28 mai 2010), des efforts ont été déployés pour assurer la représentation des femmes dans les instances électives. Selon la Revue Annuelle Conjointe de 2013, des progrès notables ont été constatés dans la gouvernance politique et administrative de l’État depuis la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent, qui vise à faire du Sénégal un pays émergent d’ici 2035, avec une société solidaire dans un État de droit.
Concrètement, la lutte pour les droits des femmes et des filles est un combat quotidien. L’État a l’obligation de veiller à la surveillance et à la protection de leurs droits, ce qui est essentiel pour une démocratie sociale et égalitaire.
Dans cette optique, la Revue Annuelle Conjointe de 2023 souligne les réalisations de l’État sénégalais dans la lutte contre la sous-représentation des femmes dans les instances électives. Ainsi, la proportion de sièges occupés par des femmes dans les parlements nationaux et les administrations locales est passée de 43% à 44% entre 2021 et 2022. À l’Assemblée nationale, le taux est passé de 43,30% en 2021 à 44,20% en 2022. Au niveau du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, les femmes représentaient 34% en 2021 et 33,3% en 2022. Au Conseil Économique Social et Environnemental, la part de sièges occupés par les femmes est passée de 20% à 22% entre 2021 et 2022.
Cependant, il est nécessaire de renforcer la gouvernance politique et administrative afin de permettre aux femmes engagées en politique de renforcer davantage leurs compétences électives. En cette période de l’élection présidentielle de 2024, il est impératif de prendre en compte de façon plus approfondie cette question, tant au niveau national que territorial.
Les citoyens ont l’occasion de poser aux candidats à l’élection présidentielle de 2024 des questions sur leur programme concernant la représentation des femmes dans la gouvernance politique et administrative.
Amadou BA, juriste Ucad