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CAMEROUN/RENTRÉE SCOLAIRE 2022-2023 :Leçon inaugurale

« Il fait bon vivre à l’école ». Voici un aphorisme qui s’adapte et se conforme à toutes les applications. Il est de notre temps et semble correspondre à notre environnement. 

Ils reviennent par escouades, enfants et parents, longtemps tenus loin de l’école, haut-lieu de socialisation et d’acquisition des compétences indispensables.

Dans la Région de l’Extrême-Nord, Boko Haram, comme son nom l’indique, avait semé la terreur dans les temples du Savoir. Dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, écoles et écoliers sont, depuis plusieurs années, exposés à la fureur terroriste. Mais, grâce à l’action courageuse et conjuguée des comités de vigilance, des Forces de Défense et de Sécurité, et à l’engagement patriotique des élites, l’école retrouve progressivement ses lettres de noblesse. Les effectifs répondent, de nouveau, à l’appel du maître. Les résultats aux examens officiels, connaissent une courbe ascendante. L’école reprend vie. Et la vie reprend à l’école. Cette dynamique est à encourager. Et même à protéger.

Oui, il fait bon vivre à l’école, bien que les campus soient devenus, par ailleurs, des lieux de violence et de déviances de toutes natures. Le dispositif de sécurisation et les initiatives de sensibilisation sur ces fléaux sociaux, en cours dans les établissements scolaires du primaire et du secondaire, sont de nature à rassurer. On se surprend à rêver de cette école où il fait bon vivre. Véritablement. Grâce à l’initiative « Clean School » dont on attend qu’elle tienne effectivement la promesse des fleurs dans les enseignements secondaires.

 *Unités de valeur à valider* 

Sur l’échelle d’évaluation de l’école de nos rêves, il se peut que des marches fassent encore défaut pour que soient imprimées les marques de l’école nouvelle.

Quelle école pour quel Cameroun ? Quels apprenants pour quels enseignants ? Quels parents pour quels enfants ? Quel type de Camerounais voulons-nous voir sortir de nos « écuries pédagogiques ? »

Ce questionnement en appelle un autre : existe-t-il au Cameroun, un modèle éducatif qui lui soit propre ? Qui soit au-then-ti-que-ment camerounais ? Sinon, il faudrait le créer.

Le Cahier « Spécial Rentrée 2022 » que vous propose Le Quotidien, ne prétend pas apporter une réponse « magique » à cette série de questions. Il ouvre seulement le débat à la page de convergence des sollicitations sociales en matière éducative. Et permet d’interroger, en termes d’évaluation, les approches pédagogiques qui ont cours, aujourd’hui, dans nos écoles, collèges et universités. Quel type de Camerounais y forme-t-on ?Le modèle (s’il en existe) repond-il aux attentes de notre base-vie ?

Le moment, me semble-t-il, est (bien)venu de prendre rendez-vous avec le forum de toutes les attentes, sur la refondation de l’école, voire du système éducatif camerounais ?

De façon empirique, il est donné de constater que les jeunes ont élu domicile dans les réseaux sociaux. Ils lisent peu et regardent de moins en moins la Télévision. Seuls les séries télévisées et les RDV sportifs les retiennent encore devant le « petit écran ».

*Transformer les contraintes en opportunités* 

Comment transformer, dès lors, les contraintes en d’opportunités ? La pandémie du Covid-19 a ouvert la voie à la télé-éducation. L’initiative a été saluée malgré ses balbutiements des commencements. Elle peut s’améliorer et s’enrichir des apports de « l’éducation complète » que préconise le Président de la République, Paul BIYA, « en mettant les média, et notamment la télévision, au service de cette noble fin ». Pour y parvenir, « la télévision camerounaise devra accorder davantage de place à des programmes éducatifs étudiés » (Pour le libéralisme communautaire, éditions Pierre-Marcel Favre/éditions ABC, Suisse, 1987, pages 146-147).

L' »éducation complète » peut et doit, de nos jours, impliquer la digitalisation des enseignements. En complément de la télévision, il y a lieu de pousser la réflexion sur la « praticabilité » de ces cours d’initiation à l’informatique, dispensés dans nos écoles, lycées et collèges. Pourquoi ne pas passer du virtuel au réel ? Promouvoir des contenus digitaux instructifs au bénéfice des apprenants ?

L’on aurait par exemple la page Facebook du Lycée de Nkol Eton, la page Twitter de…

Juste une bouteille dans la mare (merde) des réseaux sociaux ! A l’instar de la plus belle fille du monde qui ne peut donner que ce qu’elle a, les nouveaux médias ne reproduisent que le contenu qu’on leur donne.

Jean Atangana, Éditorialiste

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