Défiant la covid-19, la Bourse de Lagos a battu tous ses records
La hausse de l’inflation au Nigeria a eu pour conséquence de rendre les bons et obligations du Trésor public moins attractifs pour les investisseurs. Les sociétés et fonds indiciels cotés sont devenus une alternative pour la Bourse de Lagos vers des niveaux records.
Le marché financier de Lagos (Nigerian Stock Exchange, NSE) fait partie de ceux qui ont défié la covid-19, avec des performances records. Tous les compartiments de cette place boursière ont connu une dynamique très positive. On sait déjà qu’elle a affiché la meilleure performance de toutes les bourses qui sont suivies par des investisseurs internationaux, avec un indice en hausse de 50%.
« A la fin de l’année, la capitalisation boursière du NSE était en hausse de 62,42%, passant de 12 970 milliards de nairas en 2019 à 21 060 milliards de nairas en 2020. L’indice NSE industriel est devenu l’indice le plus performant de 2020 (avec des rendements de + 90,81%) suivi de l’indice NSE Premium (+ 64,01%) »,peut-on lire dans une communication du NSE.
Porté par les émissions obligataires du gouvernement fédéral, le segment des obligations a lui aussi connu une hausse de 35,7%, s’achevant sur une capitalisation de 17 500 milliards de nairas (46 milliards de dollars). Le segment le plus performant a été celui des fonds indiciels cotés.
La capitalisation boursière y a augmenté de 272,30%, passant de 6,58 milliards de nairas en 2019 à 24,51 milliards de nairas en 2020, tandis que les volumes commerciaux ont augmenté de 218,23%, passant de 4,15 millions d’unités en 2019 à 13,20 millions d’unités en 2020. Les experts du marché financier nigérian attribuent cela à une hausse de la demande des investisseurs, déçus par les faibles rendements des bons du Trésor, et la volonté de passer à d’autres alternatives.
Cette progression de performances sur la Bourse nigériane peut trouver une justification. Pour la plupart, les entreprises y sont sous-évaluées par rapport à leurs potentiels.
Jusque-là, les investisseurs nigérians ont choisi majoritairement la voie orthodoxe de la sécurité, effectuant le gros de leurs placements sur des bons et obligations de l’Etat ou des entreprises très sûres.
Mais en 2020, non seulement elles rapportaient peu, mais encore les gains générés ont été effacés par une inflation qui a atteint les 18% à la fin du mois décembre, selon des analyses de la firme d’investissement local FSDH Capital.
Idriss Linge