Dans un ouvrage, le fondateur d’Afriland First Bank Paul Kammogne Fokam raconte comment des hauts cadres de l’administration et des conseillers techniques de coopération CFA ont voulu tuer son initiative.
L’ouvrage intitulé «Deux capitaines d’industries se racontent», relate le parcours de l’homme d’affaires camerounais et celui du fondateur d’Ecobank, le togolais Gervais Koffi Djondo.
Paul Kammogne Fokam fait aujourd’hui partie des hommes les plus riches d’Afrique subsaharienne francophone dont les actifs propres à travers le monde avoisineraient les 1000 milliards de Fcfa. Et pourtant, le parcours de l’homme d’affaires, fondateur d’Afriland First Bank et de nombreuses entreprises partout en Afrique et en Europe a été parsemé d’embûches.
Un parcours qu’il relate dans un ouvrage intitulé: «Deux capitaines d’industries se racontent», paru aux éditions Afrédit , une autre filiale de son Groupe.
Selon Paul Fokam, la naissance d’Afriland First Bank est la traduction d’un désir ardent de «briser les barrières qui faisaient obstruction à l’éclosion d’une classe d’entrepreneurs africains», peut-on lire dans les colonnes du quotidien Le Jour édition du vendredi 15 novembre 2019.
«En effet, jeune cadre au sein d’une banque coloniale dans les années 70, je m’étais rendu compte que chaque fois qu’un entrepreneur africain prenait une certaine taille, parce que ses affaires prospéraient considérablement, en comité de direction, nous recevions le mot d’ordre du siège d’arrêter de lui octroyer des engagements supplémentaires pour soutenir sa croissance sous le fallacieux prétexte qu’il ne pourra plus suivre, en raison de son faible confort intellectuel. Cela n’avait pas attiré mon attention jusqu’au jour où je découvris un papier dans les documents confidentiels de la coopération précisant : il faut éviter de hisser les commerçants «indigènes» au niveau où ils seront capables de faire concurrence aux entreprises de la métropole», raconte-t-il en page 15 de l’ouvrage.
«Outre l’adversité de la puissance coloniale, Paul K. Fokam a dû lui aussi essuyé les vives réticences des autorités locales.
A titre d’exemple, il a dû s’y prendre par trois et solliciter l’arbitrage et une rencontre avec le président de la République pour obtenir la dérogation spéciale lui permettant de créer la CCEIB (qui deviendra Afriland First Bank) en 1986», indique le journal.
La suite des événements n’a pas été facile. Car, il a dû faire face à «l’opposition féroce de hauts cadres de l’administration hostiles à son initiative». «Dès l’ouverture de la première unité de la clientèle en 1987, commence le parcours du combattant. L’arrivée d’un conseiller technique du ministère des Finances, spécialement chargé de tuer le bébé dans l’œuf.
Bien des années après son affectation, il me confiera qu’il avait manqué son objectif et que sa carrière avait, pour ainsi dire, reçu du plomb dans l’aile», explique Paul Fokam.
En 1990, le ministre des Finances impose une augmentation du capital des banques, de 330 millions FCFA à 1 milliard, avec pour objectifs selon l’auteur, «d’éliminer les entrepreneurs nationaux qui ne pourront pas satisfaire à ce niveau d’exigence en fonds propres». Une fois de plus Afriland réussit à passer ce cap.
La menace va ensuite muter pour se déployer sous le manteau répressif de la Commission Bancaire d’Afrique Centrale (COBAC) qui s’offrira trois missions de contrôle à Afriland entre 2011 et 2015», apprend-on.
Je vous laisse la possibilité d’aller acheter le livre qui est une mémoire et un répertoire de stratégies pour surmonter les obstacles dans un environnement hostile.
Les deux panafricaniste économiques les plus en vue en Afrique noire livrent leur secret de réussite dans ce livre.
Victor Esso Tiki